samedi 8 janvier 2022

Une beauté à pleurer

Vincent Munier, je le connais depuis longtemps, bien avant qu’il ne soit connu du grand public. C’est l’un des meilleurs photographes animaliers du monde, n’ayons pas peur des mots.  Sylvain Tesson, je l’ai découvert il y a peu. A l’occasion du livre qu’il avait fait paraitre après leur voyage au Tibet, livre opportunément titré « La panthère des neiges » qui lui valut le prix Renaudot en 2019.


Un voyage commun entre ces deux-là, quand on connait l’un et qu’on découvre l’autre, c’est un peu le mariage de la carpe et du lapin, entre le taiseux Munier et le bavard Tesson, entre le réservé Vincent et l’extraverti Sylvain, et probablement entre l’ascétisme de l’un et l’épicurisme de l’autre. C’est Vincent Munier qui en eut l’idée, demandant à Sylvain Tesson de l’accompagner, pour écrire les légendes de son futur livre de photos, autour du Tibet et de la panthère.





Ce film je l’attendais avec d’autant plus d’impatience qu’il est peu distribué dans nos contrées reculées de la banlieue est. Et si les deux précités attendent le félin sur les hauts sommets du Tibet, de mon côté je guette « La Panthère des neiges » dans toutes les villes environnantes, souvent sans succès.  Alors quel bonheur, enfin, à Chelles !  Je n’ai pas ressenti le besoin de lire les critiques cinéma, mais je me suis délectée des avis (bien plus éclairés) des spectateurs. Dans cette petite salle de quartier où nous ne sommes que cinq, la distanciation sociale est parfaitement respectée. Je suis partagée entre l’envie que ce film attire les foules et remporte le succès qu’il mérite, et le souhait que chacun le voie dans ces conditions idéales, dans un silence presque religieux., face au grand écran.

On aurait tort de se contenter d’attendre la star annoncée. On manquerait toutes les magnifiques images (de MARIE AMIGUET, trop peu citée à mon sens) de paysages, de vent, de brumes, d’animaux merveilleux : yacks « préhistoriques », manul, renard du Tibet, cette sorte de loup aux yeux bridés, troupeaux de bharal, marmottes, âne sauvage, antilopes, rapaces, accenteurs (probablement accenteurs de l’Himalaya), peut-être des bruants, et même des huppes fasciées ! Leur allure, leurs regards à tous sont tout simplement fascinants.

Ce fut le moment pour Tesson de regretter (ou constater seulement) « l’incroyable indifférence avec laquelle j’ai traversé les paysages », lui, le grand voyageur. « J’ai été vu et je n’en savais rien ». Ainsi demande-t-il à Vincent Munier « Il faut avoir une bonne vie intérieure quand tu fais des affûts tout seul… ça doit mouliner sévère du ciboulot ?» Un regard étonné et lumineux lui répond : « jamais, à aucun moment. On se sent là où on doit être ».  On imagine que le retour à la vie (je ne trouve pas le mot adapté : normale, réelle, civilisée … aucun ne me parait convenir) doit être un peu compliqué…


Je vous laisse découvrir la suite de  « ce qui était pour moi un rêve, et pour lui un rendez-vous ». Regardez bien les photos (site internet du film : https://www.hautetcourt.com/films/la-panthere-des-neiges/ ) cherchez bien, sur chacune d’elle il y a au moins un animal ;-)





Quant à moi, après Chelles il y a deux jours et Lagny aujourd’hui, je suivrai la trace de la panthère la semaine prochaine à Aulnay. En attendant qu’elle  pose ses pattes juste en bas de chez moi, en février.  Je ne serai jamais rassasiée de tant de beauté.


 

 

2 commentaires:

  1. mlerci de ce splendide temoigne s'un sujet qu'ils ont rendus sacré bravo et merci des images que vous nous permettez de regatdez , bye à bientôt de vous lire j'ai du retard
    bonne annee de lecture et de films

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Frankie pour votre passage et vos voeux. Oui ce sont des images magnifiques, qui font du bien !

      Supprimer