Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés
Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête
Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.
Tous ceux qui s'intéressaient un peu aux "actualités" en 1969 se souviennent sans doute de ce poème. Les premiers vers ont été cités par le Président de la République d'alors, Georges Pompidou, lors d'une conférence de presse, en septembre 1969, juste après le suicide de Gabrielle Russier. C'était une époque où le président, non seulement était cultivé, mais en plus, à l'occasion, pouvait montrer -trop tard- qu'il avait un coeur.
Comme il le dit "c'est de l'Eluard". De son vrai nom Eugène Emile Paul Grindel, Paul Eluard est né à Saint-Denis le 14 décembre 1895 et il est mort à Paris le 18 novembre 1952, il y a exactement 57 ans. Ce poème avait été écrit par Eluard par compassion envers les femmes françaises, tondues après la libération parce qu'elles avaient aimé des allemands (ou parfois sans autre raison que la vengeance de lâches).
Pour moi, adolescente à l'époque, Gabrielle Russier était avant tout incarnée par Annie Girardot, dans le film d'André Cayatte "Mourir d'Aimer". J'ai versé des torrents de larmes sur cette histoire...
Et Mourir d'aimer, c'était aussi une chanson de Charles Aznavour.
On me dit qu'une autre version de ce drame sera diffusée cette semaine. Elle est réalisée par Josée Dayan, avec Muriel Robin dans le rôle de Gabrielle Russier... Je crois que je vais revoir le film de Cayatte.
La nouvelle version est peut-être bien aussi.
RépondreSupprimerAnnie Girardot a donné une vision déchirante de GR.
Je me demande ce que va en faire Murielle Robin?
D'autant plus que du temps a passé et que le "scandale" est moins évident aujourd'hui. On a vu Harold et Maud et le Lauréat.
on en cause après???
PP
Le film de Cayatte repasse sur Paris Première dimanche soir à 20H35.
RépondreSupprimerIl m'a fait pleurer moi aussi et à l'époque je ne pense pas que la presse ait relevé l'érudition du Président auteur d'une anthologie de la Poésie Française.
J'ai mis il y a peu de temps mes trois plus jeunes devant le Lauréat, personne n'est parti !
Encore une pleureuse de l'époque... mais je ne suis pas "revoyeuse"... et si cela ne me faisait plus rien ? faut garder le souvenir de l'émotion
RépondreSupprimerje suis impressionnée par la façon érudite dont tu présente la sortie du film avec Murielle Robin... passionnant !! C'était pour Pompidou une façon élégante de répondre aux journalistes !!
The graduate, je prends toujours, Lulu, avec la musique de Art et Simon, avec ! Toute une époque ! Gabrielle, oui, elle nous en a arraché des larmes, Odile, et c'était Annie... de l'époque. Je l'ai vue à son balcon en passant chez la belle-doche, il y a encore peu de temps, du côté de la place des Vosges, c'est triste... Je préfère me rappeler d'elle, même en femme à barbe !
RépondreSupprimerBien sûr, Pomme, tu as certainement raison, peut-être que c'est très bien. C'est le tandem Dayan/Robin qui me laisse perplexe : j'aime parfois ce que fait Josée Dayan (Les Vargas par exemple) et parfois pas du tout (Les Misérables...). Quant à Muriel Robin, elle est souvent émouvante quand elle parle aux journalistes de la nouvelle personne qu'elle est devenue (quoique je trouve ça un peu too much maintenant), mais en séductrice d'un adolescent, heu, je ne sais pas si je vais adhérer...
RépondreSupprimerEt tu as raison aussi, on a vu des choses bien plus scandaleuses depuis... qui n'ont pas fait scandale !
Lulu, devant le Lauréat... c'est moi qui suis partie ;-) J'ai honte mais je trouve que ça a mal vieilli. Pourtant j'avais adoré à l'époque, je m'étais acheté le 33 tours de Simon et Garfunkel.
Merci Michelaise. Tu as raison pour Pompidou mais ça avait une autre classe que la langue de bois actuelle !
Oui Colibri c'est bien triste de vieillir comme ça... Moi aussi je préfère m'en souvenir en "Vieille fille", dans "Rocco et ses frères", ou chez Michel Audiard... On ne choisit pas, hélas, la façon dont on vieillit.
RépondreSupprimerj'ai oublié : Harold et Maud dont parle PP, j'avais adoré, vraiment, et je le reverrai avec plaisir ! En fait (à deux mn près, on se serait tamponnée sur le net, Odile !), je trouve Gabrielle bien intemporelle..., la vie, la littérature, le cinéma en sont jonchés, d'histoires comme la sienne... En plus léger, toi qui est fan de Colette, tu te souviens de Vinca, bien sûr !!!
RépondreSupprimerOui bien sûr Colibri, le Blé en Herbe, et Colette qui aurait pu tout aussi bien se retrouver devant un tribunal... Elle prêchait pour sa paroisse, la scandaleuse ;-)
RépondreSupprimerD'ailleurs à bien y réfléchir, à l'époque où la majorité était à 21 ans (21 ans !!) on a dû être un certain nombre à frôler les tribunaux...
Harold et Maud (e ?), inoubliable Madeleine Renaud au théatre.
Je ne savais pas, Odile, qu'il y a eu une pièce avec Madelaine Robinson, je ne connais que le livre de Colin Higgins et le film qui en avait été tiré, de Hal Ashby, avec la formidable Ruth Gordon (je ne me souviens plus du nom du petit garçon)... En anglais, c'était Maud sans "e"...
RépondreSupprimerC'est bien avec Madeleine Renaud, et Jean Louis Barrault, bien sûr, à la mise en scène. Moi je ne crois pas avoir vu le film.
RépondreSupprimerPardon, Odile, je voulais écrire Madeleine Renaud, cette grande dame du théâtre, et j'ai écrit Robinson (c'est le nom de mon ordi, je dois être obsédée !)...
RépondreSupprimerAu temps pour moi, Odile : MaudE, même si les noms propres n'ont pas d'orthographe, il ne faut pas écorcher les titres de livre !!!
RépondreSupprimerMerci Colibri. J'essaierai de prendre le film à la médiathèque, samedi.
RépondreSupprimerMourir d'aimer m'a fait pleurer, Annie Girardot était magnifique. Je préfère rester sur mes émotions passées dont je me souviens rien qu'en regardant la photo.
RépondreSupprimerJe ne regarderai pas non plus Muriel Robin qui m'a fait beaucoup rire dans ses sketchs mais que je ne trouve pas crédible comme comédienne, même si elle le veut (je ne mettrai pas en doûte la sincérité de ses propos), à mes yeux ce n'est pas une bonne comédienne ; mais bon, chacun ses goûts. Et puis j'avais trouvé indécent la façon qu'elle avait eue de s' "étaler" chez Drucker il y a déjà un petit moment.
Ce film avec Annie Girardot m'avait boulversée ,elle était tellement dans son rôle .Je ne retrouve pas cette sincérité chez Murielle Robin ...Comme Annick je vais rester avec le souvenir de mes émotions passées
RépondreSupprimerA propos de ciné avez-vous vu :Mère et fille ?
Bonne journée
DSDD
RépondreSupprimerN'a pas dit DSDD,mais:
RépondreSupprimerMuriel,Robin????
Pour moi il n'y en aura qu'une Annie Girardot.
Les présidents de maintenant ne connaissent pas la négation ,ni les accords du participe passé,alors Eluard.......
J'entendais Bernadette Chirac l'autre soir sur Radio Classique que Carla était très intelligente et très cultivée.
Que Madame Chirac est bien élevée
Mais encore Françoise ? DSDD, c'est un message crypté à décoder pour demain ;-) ?
RépondreSupprimerNous sommes d'accord, Annie Girardot était remarquable dans ce rôle. Annick, c'est vrai que Muriel Robin fait beaucoup d'effort pour nous convaincre que c'est une grande actrice "dramatique". Je ne l'ai pas vue dans ce répertoire-là en dehors de Marie Besnard, dont elle se sortait bien d'ailleurs.
Quant à Carla, pffffffffff, s'il fallait une preuve, on pourrait s'attarder par exemple sur le choix de ses relations...
Non Brigitte, je n'ai pas encore vu "Mère et fille", mais j'y compte bien. Le cinéma municipal (art et essai quand même) propose une belle programmation. Mais chaque film passe peu de temps : quand je me réveille, c'est déjà fini !
Bonsoir Odile, j'ai vu que tu t'es inscrite comme abonnée à mon blog et je suis donc venue découvrir le tien ce soir où j'ai un peu de temps devant moi. Tu parles d'un film qui m'a énormément émue également. Annie Girardot m'a beaucoup fait pleurer et j'ai un peu de mal à imaginer Muriel Robin dans ce rôle tant Annie Girardot était pour moi Gabrielle Russier...
RépondreSupprimerUn film que je n'ai vu qu'une fois mais dont la force m'a tant marquée que malgré mon manque de mémoire, j'en ressens encore l'émotion.
PS : les chats en photo sur ton blog sont magnifiques ! Ce sont les tiens ?
Bienvenue aux Cerisiers Oxygène, et merci de ta visite. Je me régale de tes photos du Canada, qui me rappellent quelques souvenirs... Tu trouveras ici celle de mon arc-en-ciel (eh oui je suis entrée dans la ronde aussi :-)) du côté des Chutes du Niagara.
RépondreSupprimerNous sommes à peu près toutes d'accord à propos des deux versions de Mourir d'Aimer. Comme le signalait Lulu, "la" version d'origine passe ce soir sur Paris Première. J'espère pouvoir la regarder.
Oui Oxygène, si tu parles des trois minettes qui sont dans la colonne de droite, ce sont les miennes ! Elles partagent notre vie tranquillement. Tu peux voir d'autres photos en cliquant dans la rubrique "on y parle de", elles ont pour nom, par ordre d'entrée chez nous : Nougatine, Douce, et Délicat's.
A bientôt.
Non non les chats sur le blog d'Odile ...ce sont les miens !!! Mais non ,je plaisante bien sûr.
RépondreSupprimerEt si justement je le regardais ce film pour voir Murielle Robin ? Je viens de lire un avis dans une petite revue dont les critiques correspondent à mes goûts .A chaque film que j'ai vu ,jamais une seule déception ,alors qu'en principe je préfère ne pas entendre trop de critiques afin de préserver la mienne au mieux...
Hé hé que vais-je faire ???
Le tien est magnifique, Brigitte (et je suis sûre qu'au niveau poids c'est l'équivalent des deux miennes ;-)), enfin les deux sacrées petites !
RépondreSupprimerMon hebdo télé préféré (Télérama, le seul que j'achète) donne aussi une bonne critique. Le seul reproche qui est fait, c'est que les scènes de "rapprochement" entre les deux protagonistes ne seraient pas assez... parlantes ! On aura tout vu :-))
Je ne serai pas disponible demain soir pour le voir, et ne sais s'il repassera. Je compte sur vos avis, si vous le regardez.
En revanche, j'ai regardé hier soir "mon" Mourir d'aimer, et j'ai trouvé que ça n'avait pas trop vieilli, même si j'étais moins émue. Il me semble que ce qui a le plus vieilli, c'est la situation : j'ai du mal à imaginer que des parents, de nos jours et dans le même contexte, oseraient se comporter comme ça avec leur enfant... lequel enfant (Bruno Pradal) n'en a plus du tout l'apparence ! (toute la différence entre la majorité à 18 et à 21 ans).
J'ai aimé aussi revoir certains comédiens: Nathalie Nell que j'avais aimée aux côtés de Brel, ou dans "l'Amour violé", François Simon bien sûr dans un rôle très ingrat. Et j'ai vu Rome (la piazza Navona !) et Saint Malo !
Alors pour ce film ,eh bien j'ai regardé le début !!! Puis ça m'a très vite énervé ...Plus exactement Murielle Robin m'agace .J'ai donc éteint la télé pour m'ocuper de mes plantes vertes et bouquiner .Voilà pour moi
RépondreSupprimerMerci Odile de tes compliments sur mon Bambou
Merci Brigitte pour ton avis. Je ne regrette pas mon absence alors... mais je m'en doutais un peu.
RépondreSupprimerIdem, j'ai regardé un quart d'heure puis j'ai laissé tomber !!! pas crédible.
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