Louis Henri est un jeune tailleur d'Alençon, né en 1897. Lorsqu'il se marie le 21 mai 1918 à Jeugny, dans l'Aube, il porte déjà fièrement sa tenue de militaire. Il est en effet enrôlé dans le 366e régiment d'infanterie, et l'organisation de son mariage avec la jolie Suzanne est un peu précipitée, juste avant son départ.
En août 1918, le 366e régiment, issu du 166e , combat dans l'Aube, et entre le 20 août dans l'Aisne.
Le 30 août 1918, comme nombre de ses camarades qui ont partagé cet enfer, Louis Henri est "Mort pour la France", au bac d'Arblincourt, sur une terre qui n'était pas celle du jeune tailleur d'Alençon. Sa jeune veuve Suzanne, épousée trois mois plus tôt, reçut les "consoléances" (sic) de Monsieur le Ministre de la Guerre, le 27 septembre 1918.
En France, neuf villages sont aussi "Morts pour la France", dans ce qui fut appelé La Zone Rouge.
Grâce à Marité, un site pour en savoir plus sur les batailles de la Picardie. Grâce à Marité aussi, Cicatrices de guerre (s) une BD à plusieurs mains (dont celles d'un certain Damien, si j'ai bien compris ;-)) qui retracent l'histoire de la grande guerre.
Un autre livre (à destination des plus jeunes cette fois) sur le même thème : "Quand ils avaient mon âge - Petrograd, Berlin, Paris - 1914-1918" Editions Autrement Jeunesse.
émouvante façon de participer à cette journée commémoration, en rendant hommage à ce valeureux jeune homme, dont la mort a privé Suzanne et tous les siens
RépondreSupprimerLe travail de mémoire est évidemment nécessaire. Il peut se faire à tous les niveaux, dans les médias, dans les établissements scolaires..., dans les familles. Et j'ai l'impression que ce travail se fait bien. Que contrairement à ce qu'on pouvait craindre, ce souvenir demeure. Moi j'ai choisi en effet l'approche généalogique, afin qu'on ne les oublie pas.
RépondreSupprimerMa famille maternelle a été très touchée par la guerre.
RépondreSupprimerComme je le disais sur le blog de Michelaise,mon grand-père a été grièvement bléssé.
Son beau-frère,(mari de sa soeur),est mort pour la France,sans savoir qu'il allait être père.
Un fils est né,qui a connu la guerre de 40 a été fait prisonnier,et à son retour de captivité,on ne s'explique pas très bien ce qui s'est passé toujours est-il qu'il a brûlé vif dans la grange de la propriété.
Ma grand-tante donc cette pauvre femme a vécu trois mois avec son mari,élevé seule son fils qui a péri dans ces conditions épouvantables,ne s'est jamais remariée.............
Oui, Odile, tu as raison un travail de mémoire est nécessaire comme je le suggérais dans "Cicatrices de guerre" qui est accessible aux enfants. Ce que je ferai remarquer aussi, c'est que la Picardie (Somme et Aisne surtout) a été un champ de bataille intense. Si tu viens un jour dans ma région tu t'en rendras compte.
RépondreSupprimerBelle journée.
C'est terrible Françoise ce destin que tu nous racontes, à travers les générations. Que de vies brisées, pendant et bien après les guerres...
RépondreSupprimerOui Marité je suis allée une fois dans la Somme sur la route des divers champs de bataille (avec leurs lôts de cimetières militaires très poignants), et jusqu'à Loos en Gohelle, qui est bien plus au nord.
Mais tu as raison, on parle bien moins de cette région que de la région de Verdun par exemple, universellement connue. J'ajoute un lien pour en savoir plus (si tu en as un autre je l'ajouterai).
J'avais repéré "Cicatrices de guerre" et je comptais me l'offrir. Pour ma part j'utilise beaucoup, avec mes jeunes lecteurs, la série "quand... avait mon âge" aux Editions Autrement Jeunesse. Là il s'agit de "Quand ils avaient mon âge - Petrograd, Berlin, Paris 1914-1918". Je les ajoute tous les deux en illustration.
Beaucoup d'émotion en regardant cette photo, le port fier de Louis Henri et le regard si sérieux si tracassé de Suzanne.
RépondreSupprimerIl reste dans les familles beaucoup de documents de témoignages de cette guerre, autant de trésors.
Un chaos. Ce devait être "la Der des Ders"...et elle a engendré le mal absolu. En 45, on avait cru vaincre ce mal. Aujourd'hui, la haine (même ordinaire) est toujours là, toujours prête...en chacun de nous, ce n'est pas toujours de la faute de...l'autre
RépondreSupprimerVa, je ne te hais point...
RépondreSupprimer;-) Tu as raison Chic bien sûr, c'est un travail de tous les instants, à tous les niveaux. Mais certains sont plus pacifiques que d'autres, même au quotidien.
Lulu, c'est vrai qu'on ne peut que remarquer l'inquiétude de Suzanne... Regard que je retrouve sur toutes les photos que j'ai d'elle, par la suite. Tu as raison ce travail de mémoire passe aussi par la sauvegarde des documents familiaux. Ca me fait de la peine quand je vois sur une brocante des albums photos familiaux anciens, des lettres et documents personnels. Je me dis que ça manquera un jour à celui ou celle qui voudra écrire l'histoire de cette famille-là !