dimanche 8 février 2009

Le temps du lycée...

Camille Sée... Grâce à Dominique, nous restons dans le 15e arrondissement et dépassons la rue de Vaugirard, pour nous rendre du côté de la rue du Commerce... Entre les deux, on s'arrête au square Saint-Lambert et juste devant, se trouve le Lycée Camille-Sée.

C'est désormais une "cité scolaire", mais à l'époque où nous le connaissions, on pouvait commencer sa scolarité secondaire dans deux types d'établissements différents : les collèges ou les lycées. Les premiers étaient généralement réservés aux classes sociales modestes, les seconds aux classes sociales plus favorisées. Comme toute règle de fonctionnement, celle-ci souffrait quelques exceptions... Autre différence notable en ces temps préhistoriques, les filles et les garçons étaient impitoyablement séparés, c'était donc un lycée de filles. La mixité est apparue à Camille-Sée après 1968 !

Voici le lycée tel qu'il se présentait aux regards des petites lycéennes de 1934, lors de sa construction. 30 ans plus tard il avait exactement la même allure, et à l'heure actuelle, il n'a pas bougé non plus !

L'historique du lycée permet de retrouver les sensations de la petite lycéenne de 10 ans, l'angoisse dans ces immenses couloirs, la crainte d'être en retard, d'avoir oublié de faire signer un papier important, la terreur d'être repérée par "le censeur"...



La rotonde était le lieu de passage obligatoire, après les retrouvailles matinales avec les camarades, sous la surveillance peu amène de la gardienne.


Pour obtenir un semblant d'égalité dans ce petit monde clos, l'uniforme était obligatoire... un uniforme moderne qui se limitait à une blouse, rose ou bleue, la couleur changeait chaque semaine, brodée au nom de l'élève. Cette uniformité était faussement égalitaire : les blouses de coton "ordinaires" ont vite cédé la place aux blouses de nylon d'abord réservées aux privilégiées. Les autres avaient toujours le "loisir" de les acheter d'occasion...

Voici une classe de 3e, en 1968. Qui sait, quelques visiteuses se reconnaîtront peut-être ;-)... Certaines, rares encore, s'émancipaient déjà en détachant les boutons du haut de leur blouse... L'année suivante allait voir bien d'autres transgressions !




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La p'tite phrase du jour : "Le plus simple écolier sait maintenant des vérités pour lesquelles Archimède eût sacrifié sa vie." Ernest Renan

8 commentaires:

  1. Ma sixième pile soixante huitarde (67/68)s'est faite dans un lycée mixte de la banlieue Est (Chelles) fait de baraques préfabriquées, on n'y portait déjà plus de blouse. Le tri entre lycée et collège s'y faisait plutôt sur les notes et l'ascenceur social tout neuf n'était pas encore en panne.
    C'est un peu avant, en 1886 que la loi Goblet autorisa la mixité dans les écoles primaires à classe unique. A plus de 500 habitants Monsieur l'maire était prié de faire une classe de filles !
    La mixité est installée dans les collèges nouvellement créés à partir de 1963,pour les écoles primaires 1965, inégalement répartie, elle s'étend à partir de 68 mais c'est la loi Haby de 1975 qui rend celle-ci obligatoire dans les établissements primaires et secondaires.
    http://www.senat.fr/rap/r03-263/r03-2637.html

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  2. Oui Lulu, c'est bien sûr aussi à cette exception-là que je pensais, seul moyen de le prendre, cet ascenseur social, avec toutes les difficultés que ça suppose, de déracinement, d'adaptation nécessaire...

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  3. Je ne me souviens pas que les choses aient été si difficiles même en cumulant des origines étrangères comme c'est mon cas. Il y avait des vexations, des barrières à franchir mais rien de bien méchant au regard des difficultés actuelles. L'état d'esprit des enseignants était très différent,nettement plus fiers de hisser leurs élèves sans doute. Idem pour la génération précédant la mienne, celle de mes parents et de mes oncles un peu plus jeunes.

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  4. Pour moi ça l'a été, ô combien. Je suppose que c'est une question de personnalité, de préparation familiale, d'étayage socio-culturel aussi... J'y reviendrai.

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  5. Pourquoi le port de la blouse à l'école ? A cette époque les table en bois (ciré ?) étaient-elles plus sales pour les vêtements que nos tables en formica de maintenant ou les stylos de cette époque étaient-ils plus fyard d'encre sur les blouses ?

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    1. Avec les stylo-plume de l'époque, on avait souvent des marques d'encre sur les doigts (car l'écoulement d'encre était de mauvais qualité), alors le port d'une blouse évitait de tacher ses vêtements de ville. Les marques d'encre sur les blouses étaient fréquentes.

      Les vieux bancs et pupitres en bois occasionnaient aussi souvent de la grisaille sur les vêtements et de l'usure (fesses, dessous des manches, ventre frottant sur les tables) ... les esquilles de bois de certaines tables tiraient les fils des blouses nylon ... alors les blouses étaient réellement utiles et certaines blouses devaient être raccommodées en cours d'année.
      Par ailleurs, quand on portait une blouse on n'était pas trop regardante sur sa propreté : car une blouse, c'est fait pour être sali, on n'hésitait pas à s'y essuyer les doigts pleins de craie, d'encre ou en sortant de la cantine, même si les élèves n'étaient pas des porcs !
      Oui les blouses au lycée étaient bien pratiques.

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    2. J'ai aussi connu les blouses en primaire. C'était des blouses cardigan, car j'étais en culottes courtes et n'avais pas de jupe ou de pantalon à protéger. Mes blouse étaient bleu Nattier en coton, puis en nylon.
      Quand j'y repense, il est vrai qu'à chaque fin de semaine, mes blouses avaient pris de l'encre, sur le devant et beaucoup sous les manches. Presque tout mon primaire j'ai été contraint d'écrire avec un porte-plume et une plume Sergent-Major ou Baignol & Fargeon. Nous trempions nos plumes dans nos petits encriers en verre ou en porcelaine qui étaient dans le coin droit de nos pupitres. Si nous prenions trop d'encre, nous pouvions faire couler notre plume sur le bord de notre encrier, mais cela avait une conséquence ultérieure. Quand nous trempions ensuite nos plumes, si nous touchions les bords de l'encrier sur lequel on avait fait couler son trop-plein d'encre, cela mettait de l'encre sur la base du porte-plume, encre qui se déposait bien vite sur vos doigts ... et, la transpiration aidant, l'encre aboutissait toujours sur la blouse, y laissant des traces violettes ou noires.
      Une année, le camarade de derrière moi avait trouvé aussi très drôle de faire des petites étoiles d'encre sur le dos de ma blouse nylon. Maman était furieuse et je me souviens qu'elle avait été se plaindre à mon maître devant qui j'ai dû montrer le dos de ma blouse tout maculé d'encre ; j'en étais tout penaud, même si cela n'était pas de ma faute ... Mais, si mes blouses avaient régulièrement de l'encre, je n'était pas un cochon et ce n'étaient que des taches involontaires.
      En revanche, en CM2, mon copain de tables essuyait invariablement ses plumes sur sa blouse qui, de ce fait, était toujours couvertes de zébrures et taches d'encre !
      Nos blouses protégeaient aussi de l'abrasion des tables et, en fin d'année, on voyait bien à l'état des tabliers que le tissu était usé (le nylon devenait tout fin et luisant).

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    3. Moi aussi dans la fin des années 1970 j'allais toujours en lyçée privé en blouses en nylon ,et les autres garçons et filles étaient tous comme moi en blouses en nylon! et un beret sur la tete comme moi ! En fait il y avait nous qui étions en blouses en nylon mais à peu prés toutes les meres de famille aussi elles étaient elles aussi en blouses en nylon et bien souvent leurs Martinets dans une de leurs poches de blouses et qui étaient prets pour entrer en action sur nos fesses , si besoin ! et certes à cette époque nous étions tous en blouses en nylon mais aussi fessés par maman au Martinet sur nos fesses , aussi je m'en rapelle trés bien et des fois nos meres nous avaient tellement fessés avec qu'on arrivait plus à s'assoir sur une chaise tellement nos fesses et derrieres étaient rouges des coups de lanieres en cuir du Martinet ! Mais à cette époque les mamans ne pouvaient s'en passer et elles l'avaient toujours sur elles! et dire qu'à cette époque j'ai étéfessé au Martinet jusqu'à mes 17 ans ! et ma soeur aussi !

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