jeudi 13 août 2009

1, 2, Troyes

Première étape de mes vacances, Troyes. La ville de la bonneterie, capitale historique de la Champagne, s'est reconvertie, forcée par la crise et par la fermeture de beaucoup de ses usines. Elle se tourne vers son histoire, se redécouvre commerçante, comme au temps des foires médiévales, attire les touristes qui se hâtent par cars entiers vers les "magasins d'usine"... Les mêmes qu'on trouve partout autour des grandes villes, hélas. Ne mégotons pas trop, c'est grâce à ces magasins (hideux) que la ville a retrouvé un peu de sa notoriété et beaucoup de sa vivacité économique.

La ville elle-même mérite qu'on s'y attarde, qu'on flâne le nez en l'air dans ses vieux quartiers, superbement rénovés. Le centre historique, curieux hasard, a la forme d'un bouchon de Champagne, ce qui bien sûr donne à ce quartier son surnom de "bouchon". Un clin d'oeil pour promouvoir aussi le Champagne aubois, moins cher (un peu) et souvent meilleur parce que moins surfait que son célèbre voisin de la Marne. Pour ma part, je vous recommande celui de Daniel Rollin, un petit producteur de Bragelogne-Beauvoir. Un délice...



L'Hôtel de Vauluisant a été édifié en 1564. C'était l'hostellerie des moines de l'Abbaye de Vauluisant, située dans l'Yonne. Il abrite le musée de la bonneterie.


Les maisons à pans de bois défient le temps et les lois de l'apesanteur... Elles semblent s'épauler pour franchir ensemble les siècles et se chuchoter à l'oreille les secrets de nos ancêtres.

Les "quartiers bas" étaient ainsi qualifiés à la fois parce qu'ils étaient un peu en contrebas du centre... mais surtout parce que les habitants y étaient misérables et les logements insalubres ! Ce n'est plus tout à fait le cas, mais les anciens ont gardé l'habitude de les appeler ainsi.


Au coeur de ces quartiers-bas, Saint-Martin-es-Aires, ancienne abbaye dont l'origine remonte au 5e siècle ! Ce nom, je l'ai entendu très souvent, sans savoir comment il s'écrivait... Du 19e siècle jusque dans les années 60, c'était un orphelinat de filles. Et c'est là que ma mère et ma tante ont passé leur enfance. C'était assez chaleureux, "on s'occupait bien" des enfants, dans cet endroit-là. Même en temps de guerre et de restriction, elles étaient, dans leur malheur, relativement protégées. Curieux hasard, encore une fois, l'ancien orphelinat des filles abrite désormais une école d'art et des métiers du patrimoine.

Cet immense bâtiment est maintenant un centre social. Jusque dans les années 70, c'était, comme l'indique le fronton, l'orphelinat des garçons. C'est là que mes oncles ont grandi, à 200 mètres de leurs soeurs, qu'ils voyaient une ou deux fois par an, de même que leur père, veuf et cheminot, encombré de 4 enfants tout jeunes.


La classe des "grandes" à Saint-Martin-es-Aires, en 1938. Ma tante est au premier rang, la 5e en partant de la gauche.

La ville offrait à ces petits orphelins des vacances au bord de la mer. Les garçons comme les filles profitaient (séparément !) des bienfaits de la plage, du soleil et de l'eau salée. La "colonie" de la ville de Troyes se trouvait à Trégastel. Voici les heureux vacanciers vers les années 1936/37. Ma mère, trop jeune encore, n'y figure pas.


Et c'est pourquoi, bien des années plus tard, j'ai découvert moi aussi les délices de la mer et de la Bretagne à Trégastel, grâce à mon oncle et ma tante... Mais ceci est une autre histoire.

7 commentaires:

  1. Au coeur de ta ballade tu as su en extraire le plus beau à mes yeux .Tes photos sont de vraies cartes postales que j'apprécie, tout comme ce qu'elles nous montrent .
    Même si cela te ramène à ton histoire familiale que je sens un peu douloureuse ...
    Tes vacances sont donc terminées et te voilà de retour ,Odile ?
    Bonne journée
    J'attends la suite avec une impatience contenue !!!

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  2. Jolies flaneries d'été, souvenirs au coeur ! Bon retour sur la toile Odile !

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  3. Incroyable ces maisons qui se cassent la gueule mais au moins qui en avaient ;))

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  4. Ton retour m'est bien agréable, et tes photos si belles. Bonne journée Odile....amitiés

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  5. Merci à tous ! Très bientôt, la suite du voyage :-)puisque, comme vous avez pu le constater à travers mon silence, j'étais repartie sur les chemins de nos belles provinces...

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  6. Beaucoup d'orphelins à cette époque ... Ma mère et mon père l'étaient eux aussi... des deux parents. Ce fut une immense souffrance pour ma mère, dans un orphelinat de Nantes (pas loin de la mer, mais sans y aller), séparée de ses frères ... bref, c'est une autre histoire...

    Je suis épatée par les maisons à pans de bois... c'est incroyable ... très jolies photos et tes
    commentaires très intéressants ...
    Merci Odile,

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