Papa
Des années que je ne t’ai pas écrit. Des années même que je ne t’ai pas appelé par ce nom que je prononçais pourtant quand j’étais petite fille, et qui devint tabou.
Ce mot, les souvenirs maternels et mon carnet de santé en attestent, fut le premier que je parvins à articuler, et ma mère en conçut quelque jalousie, oubliant que tous les enfants entrent dans le langage de la même façon.
Papa, tu l’étais profondément. Sur toutes les photos que j’interroge aujourd’hui pour tenter de te retrouver, tu tiens l’un de nous par la main ou sur tes genoux. Ta joie, ta fierté de père sont visibles. Ton sourire, tant qu’il existera, en sera le témoin.
Cette photo par exemple fut prise à Paris, à l’approche de Noël. Un immense sapin a été dressé pour l’occasion devant un bâtiment noirci : hôpital, mairie, lycée, rien dans ma mémoire ne me permet de le situer. Et tu es là, toi, rayonnant devant ce sapin, tenant tes deux filles par la main. As-tu été fier d’elles, comme elles auraient pu, comme elles auraient dû l’être de toi ? A ta droite, ta fille aînée, souriante gamine de quatre ans, aussi heureuse et tranquille que tu sembles l’être en cet instant. A ta gauche une petite poupée de porcelaine de deux ans, le regard noir et grave tourné vers l’objectif, ce même regard qui, des années plus tard, contemple la photo. Pourquoi une telle gravité chez une si petite fille ?
Prescience d’un malheur incontournable… Intuition, à travers les deux mains nouées, de la fragilité qui mène à la folie.
Remords qui assombrit les yeux et empêche de sourire. Remords d’une gamine de dix ans qui n’a pu éviter l’internement de son père. Remords d’une jeune fille de quatorze ans qui n’en peut plus de passer ses jeudis et ses dimanches à l’Hôpital psychiatrique, cette autre forme de prison. Même parloir, mêmes gardiens porteurs de trousseaux de clés, même peur devant les pensionnaires… Remords de mettre fin peu à peu à ces visites insoutenables, inhumaines. Peur infinie d’être atteinte des mêmes troubles.
Honte de croiser, au retour de l’école, un père sortant en titubant du café. Honte encore d’apercevoir en rentrant du lycée, cet homme portant d’innombrables cartons, autant de trésors dérisoires récupérés dans les poubelles. Honte toujours d’avoir traversé la rue pour ne pas être reconnue.
Pitié pour cet homme qui de loin en loin venait réclamer ses « mômes », et qui ne reconnaissait pas, dans ces grands adolescents distants les tout jeunes enfants qu’il avait laissés chez lui. Pitié pour celui qui écrivit à ses filles « Ne vous mariez pas. Je ferai de vous des princesses. Je vous couvrirai de bijoux ». Peur de découvrir le sens d’une telle injonction.
Colère envers ces adultes qui ont nié sa douleur d’enfant de dix ans. Faire taire les enfants pour ignorer leur douleur. Colère contre ces médecins qui utilisaient des électrochocs pour soigner. Quel scientifique sadique a pu imaginer guérir en faisant tant de mal ? Que d’un cataclysme cérébral pouvait naître l’équilibre ?
Regrets d’avoir décelé trop tard les secrets de l’histoire, qui l’éclairaient différemment. Regrets irréversibles d’avoir laissé mourir seul ce père aimé, envers et contre tout.
La petite fille a gardé son regard grave, le cœur lourd de tant d’amour retenu, de tant d’amour non reçu. Elle ne tient plus la main de personne. Elle sait qu’elle ne dira plus jamais « Papa ».
Si, Odile, ce mot bien doux, tu le rediras encore et encore, tous les jours, à chaque instant de ta vie, dans le silence de ton cœur, et il arrivera même qu'il se dessine sur tes lèvres comme une arabesque invisible des autres. Il résonne si profondément dans le creux de ton âme que, aujourd'hui, tout ton corps s'en est fait l'écho, dans cet hommage magnifique où tu as si bien su trouver les mots. Cette tendresse infinie et grave ne t'a jamais quittée, ton message le prouve. Dis toi bien que, ces jours interminables qui t'ont séparée de lui ne seront rien, quand, enfin libérée de ces indicibles regrets, chaque jour qui passera désormais ne fera que te rapprocher de ce moment où, dans la paix retrouvée, tu lui tiendras à nouveau la main... Je t'embrasse.
RépondreSupprimerBien difficile Odile de formuler des sentiments après avoir lu cette belle déclaration d'amour à ton Papa. Les enfants ne sont pas responsables du destin de leurs parents, ils n'en sont que les témoins, et parfois les victimes. Tu as donné en tant que petite fille tout ce que tu étais capable de lui donner à l'époque et ce fut sûrement pour lui,dans sa tourmente,un bien très précieux. Aujourd'hui tu ne lui tiens plus la main mais il est en toi, comme une petite flamme qui ne s'éteindra jamais.
RépondreSupprimerTendresse
Merci beaucoup Colibri pour ces mots pleins de sensibilité.
RépondreSupprimerBien sûr tu as raison. "à chaque instant de ma vie" en effet. Il ne passe pas de jour sans que j'y pense.
La paix retrouvée, je ne sais si c'est accessible. Moins de culpabilité en tout cas, surtout depuis que, pour lui, j'ai commencé la généalogie... après un parcours de psychogénéalogie. Une forme de réhabilitation du nom que je porte et qui est celui qu'il m'a transmis.
Par petites touches aussi, au fil des années, j'ai commencé à reparler de lui dans ma famille, à le renommer, à rechercher les objets qui lui appartenaient, alors que le vide avait été organisé.
L'étonnement d'abord, pour certain(e)s la réprobation, une forme de connivence pour d'autres... Peu à peu son existence reprend forme dans la nôtre. C'est bien le moins que je puisse faire pour lui.
Je n'avais pas vu la photo, hier, Odile ??? Elle est tellement, tellement forte... de tes mots. Rien à ajouter. Si, une petite larme...
RépondreSupprimerPS : allez voir chez moi, les filles, aujourd'hui c'est une dédicace pour vous toutes, les habituées de Lulu et Odile...
... involontairement, j'y parle aussi de... mon père, je viens seulement de m'en rendre compte !
RépondreSupprimerj'ai lâchement attendu que quelqu'un d'autre mette des mots sur ce message tellement bouleversant...
RépondreSupprimerBon voilà maintenant que c'est fait (merci les filles ), c'est plus facile.
Allez si tu étais devant moi, je te prendrai dans mes bras, on ne se prend jamais assez dans les bras quand on est grande, Domi dirait une blague, Colibri nous verserait une p'tite coupe à pas d'heure et on cracherait les noyaux de cerise tous ensemble, on serait même plus que ça, me dit mon p'tit doigt ;-)
Je vais essayer de changer de ton, parce que je suis certaine qu’au delà de la compassion, de l’empathie, ce sont des réflexions sur les sujets passionnants que tu soulèves que tu aimerais voir abordés, plus longuement peut-être, avec peut-être un peu d’humour de dédramatisation, malgré tout? C'est une bonne thérapie aussi.
Je le fais avec la distance que je m’impose, rapidement, parce que c’est la loi du blog, en prenant le risque d’être mal comprise, parce que c’est la loi du blog, mais en ayant déjà eu une ou deux fois l’occasion d’y réfléchir avant l’ère des blogs.
Et si, et si, cette marginalité qu’on nomme « folie », finalement si ordinaire, était une chance ? Tu as la force et la capacité d'en raconter une histoire qui en te reconstruisant, rend hommage à ton père, et tu as des enfants à qui elle est destinée cette histoire. Je pense qu’ils t’aideront et leur jeunesse, leur indulgence aussi.
Il n’y a pas de bon âge pour souffrir. 10 ans c’est tellement trop tôt, mais la précision de tes souvenirs, tout ce travail de réflexion auquel tu n’as pu échapper à l’adolescence, t’aide, forcément. Même avec la honte, la colère et la violence de tout ça mêlé.
Cette souffrance t’a gaché la vie, certes, rendue trop sérieuse, certes, tu vérifies même toutes les photos du JDD du WE certes, tu t’méfies un peu de tout certes, tu es à la limite supérieure de la quantité de chats au m2 certes, et question fuschias tu as passé les bornes certes, mais, mais, mais... globalement comme tu vas bien !
Les secrets de famille sont toujours douloureux, le temps pour en parler n'est pas le même pour tous.
Quand la fuite est inévitable (et la fuite était inévitable et salutaire), la culpabilisation est là, forcément.
Tu poses les questions de l'hérédité, et dans le même temps tu en prouves les limites puisque tu vas bien. Tu vas bien pour libérer tes enfants de tes chaines, regarde-les, ils vont bien et ils sont libres, tu as gagné ce combat là.
Il faut pardonner aux électrochocs comme il faudra pardonner à la radiothérapie.La médecine ne fait que ce qu'elle peut.
Méfie toi quand même de la psychogénéalogie ça grouille de sectes ce truc, j’ai reçu un bouquin (sans l’demander en plus) , c’était vraiment flippant... La MIVILUDES les a bien épinglés cette année. Bien fait ! Mais moi je suis comme ça, les psy-choses je me méfie toujours... va savoir pourquoi ;-)
Allez je t’embrasse.
Et si ce message se trompe,de ton, de tout, s'il te chagrine, n'hésite pas à me verser illico toute entière la tête la première dans la p'tite poubelle ;-))
Quand je suis passée hier nuit chez toi, Odile, sur ce simple mot qui n'a aussi chanté aux oreilles toute la journée, je me suis autorisée juste une émotion, jusqu'à une petite larme (image) ce matin, alors que le jour même de la mort de mon père je n'en ai pas versé une seule, et ce pendant bien longtemps... Parce que je ne DEVAIS pas pleurer pour des choses pas graves, m'avait dit une abrutie de prof un jour que j'avais oublié d'apprendre ma récitation (Virgile, je te hais !), sauf que cette andouille d'un premier degré primaire (heureusement qu'il y en a pour sauver l'honneur de cette belle profession, en majorité je ne m'en plains pas) n'avait pas compris que si je n'avais pas appris ma récite, c'était que j'avais une raison... grave . Depuis ce jour-là (14 ans), je ne distingue toujours pas ce qui grave de ce qui ne l'est pas, ce qui est gravissime à l'âge où je suis, vous en conviendrez ! Je pleure devant un petit oiseau transi de froid, alors que le jour où mon frère aîné m'a appelée pour m'annoncer le décès de mon père, soudain et imprévisible, je DEVAIS assurer un dîner prévu le soir de longue date, et donc ravaler une hypothétique perle de rosée pour ne pas inonder la salade déjà bien assaisonnée. Aujourd'hui, dans le noir de la nuit où je vois plus clair, il m'arrive d'essuyer une petite larme sèche en repensant à mon père, mais je suis toujours incapable d'aligner noir sur blanc des mots juste sur cette relation inachevée mêlé de tant de contradictions, de haine et d'amour... Et je ne parle pas de ma mère, c'était encore pire, vu le gouffre qui nous séparait (la génération, la culture, la langue...). Heureusement que Lulu est là pour me dire que ma façon d'éplucher le pamplemousse n'est peut-être pas la bonne, mais est-ce grave ? Vous comprenez le foutoire qu'il y a dans ma cuisine ! Mais si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave... Vous viendrez quand même remanger à ma table ? Bises à vous.
RépondreSupprimerPS : les mots qui commencent par "psy...", c'est quoi ça ? Tous inconnus de mon vocabulaire ! Faut dire les rares que je rencontre par hasard, même en demi-tronc, ils (plutôt elles) sont gratinés à souhait, de quoi n'en faire qu'une bouchée. Voyez bien que je ne pense qu'à manger !!! Bon, je retourne dans ma cuisine, sinon le gigot de 8 heures va dépasser son temps de cuisson et il ne fera pas pleurer le vin !!!
Mais je suis d'accord avec Lulu, il ne faut pas s'arrêter sur quelques ratés, en comparaison de tout ce qu'il y a de merveilleux dans la médecine, et toutes les sciences, en général... C'est le lourd tribut à leur payer pour que l'humanité avance et nous sauve de... notre nombrilisme, pour nos (enfin vos) enfants, petits-enfants...
... Pour Virgile, c'est pas vrai du tout, c'est un poète merveilleusement bucolique !
RépondreSupprimer... Vous voyez bien que je ne distingue pas encore l'amour de la haine, même si on dit prosaîquement que ça se rejoint. Ben, s'il faut en plus faire un grand écart à 180° pour y arriver, c'est pas gagné !
RépondreSupprimerMerci à vous toutes pour ces beaux textes. Tous me sont précieux (pas une seconde il n'est question de p'tite poubelle, Lulu ;-))
RépondreSupprimerMerci à toi Dominique, qui a cotoyé l'enfant que j'étais alors. Comme tu le dis "les enfants ne sont pas responsables du destin de leurs parents. J'ai longtemps été convaincue du contraire alors que nous entendions "Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour avoir des enfants pareils"..., alors que dans le même temps, j'avais l'impression chaque jour de "payer" le fait d'avoir un père malade, au lycée, entre amis "qu'est-ce qu'il fait ton père ?"... Comment répondre la vérité ?
C'est vrai Colibri, je n'avais pas mis la photo hier... Parfois les mots se suffisent à eux-mêmes. Et puis, comme j'en parle, j'ai voulu montrer aussi.... Les larmes coulent parfois, il faut laisser l'émotion s'exprimer. Je l'ai retenue, pour ma part, tellement souvent. Euh à part ça... je crois bien que j'ai jamais lu Virgile ;-)
Merci beaucoup Lulu pour les mots choisis. Pour les bras et les noyaux de cerises... accompagnés d'un p'tit Broyé ?
Bien sûr que j'ai cette force maintenant - à quel prix -, cette force que j'ai tellement regretté de ne pas avoir su lui donner. Quelle ironie, d'habitude, c'est dans l'autre sens que ça marche...
Je serais moins dure que vous les filles avec les psys. Il arrive que certains d'entre eux sauvent des vies (en plus j'ai une amie psy -excellente comme amie et comme psy !- qui lit mon blog :-)))
Par contre, ne crains rien Lulu, la psychogénéalogie c'était un p'tit tour et puis s'en va... juste le temps de mettre en mots le secret. Maintenant je me soigne avec la généalogie (ce que certains trouvent d'ailleurs complètement fou ;-)), les chats (comment ça j'en ai trop ? Et mon silver, alors :-))), et les fuchsias (kèsskizon mes fuchsias ;-) ?)
En tout cas, ça fait un bien FOU de vous lire. Merci à vous. Je vous embrasse
Difficile d'être autant touché et de ne pouvoir te toucher.
RépondreSupprimerTon père est tombé malade. Ce n’était pas sa faute. Ni toi ni personne n’aurait pu empêcher ce malheur. Il y a beaucoup de maladies dont on ne perce pas les mystères et qu'on ne peut vraiment vaincre. Ton père, toi, ta famille, vous avez mené ce combat, sans doute fait pour le mieux, et évidemment pas pu tout éviter. Cette main que tu tiens, comme elle est, elle t’a toujours accompagnée et elle t’accompagnera toujours. Bises.
Je suis bouleversée par tout ce que je viens de lire ...Les ennuis de la vie ont fait que fe n'avaic pas eu le temps de lire ton blog ces derniers temps ...Que de belles choses dites ....Bisoux émus du soir ....Tamarielle .
RépondreSupprimersalut les filles
RépondreSupprimerj'étais en vacances pd 10 JOURS.j'ai pensé a vous(photos de sorcières,de fuchsias avec un tronc de 5 cm de diamètre en Espagne)
J'ai la chance de voir viellir mon père,de voir sa démarche ralentir,ses épaules se vouter...C'est de plus en plus difficile de le quitter, de ne pas penser a l'innelluctable..
que le bonheur est fragil et qu'il y a toujours une fin
merci Odile pour ta belle lettre
j'ai oublié de signer
RépondreSupprimerDOMI
Merci Chic, je suis très... touchée.
RépondreSupprimerTu as raison bien sûr, ce n'était la faute de personne. C'est juste la vie...
Merci Domi, contente de te retrouver là, et on attend avec impatience de voir tes sorcières et tes fuchsias. Le poids des ans, oui bien sûr. Je le guette moi aussi chez ceux que j'aime, les anciens de la famille. C'est pour ça qu'il faut saisir les occasions de passer du temps avec eux. Grappiller un peu de bonheur, leur en donner aussi, pour après...
Ah Marielle, je suis contente de ta présence ici.Merci.
Ta lettre m'a bouleversée et a suscité tellement d'échos... qu'elle est belle cette lettre d'amour
RépondreSupprimerpour ton papa... tous ces mots que tu as su (pu)
lui dire ... Je ne saurais t'en dire davantage car j'ai trop peur d'ouvrir mon tiroir à douleur...
Merci Odile pour ton blog magnifique,
Je t'embrasse affectueusement
Annick
Chère Odile,
RépondreSupprimerJe recopie le message que je t'ai envoyé directement par Gmail mais que tu ne sembles pas avoir eu...
À la lecture de ton post sur ton papa, je t'ai sentie très très mal, en révolte et en tristesse.
Je me permets de t'écrire ceci, par amitié.
Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, quoi que tu en penses, tu ne pourras rien changer à ton passé, il est écrit de cette manière. Et toi, tu dois vivre avec CE passé douloureux.
Il ne sert à rien de te poser des questions, de te demander si les traitements étaient adaptés ou non ( de toute façon, c'était la manière de soigner de l'époque), de te dire que si tu avais fait ceci ou cela tu aurais changé le cours de la vie. Tout cela ne sert à rien qu'à te faire du mal et à t'empêcher de vivre bien.
Sois sûre que je te comprends et que je sais quelles sont les questions que tu peux te poser et combien cela fait mal.
Tu dois accepter ton passé tel qu'il a été, aimer les gens qui l'ont peuplé comme ils étaient, l'apprivoiser, l'intégrer à ta vie et te dire que tu ne serais pas toi, actuellement, avec tes joies et tes peines, s'il n'avait pas été de cette façon.
Peut-être aurais -tu préféré être autrement? Ce n'est pas possible car TON passé t'a façonné de cette manière et tu ne peux rien y changer
La démarche n'est pas facile, elle peut être longue, très longue ... Mais on y arrive et on se sent si bien ensuite...
Je suis de tout coeur avec toi et je t'accompage sur ton chemin,
Je t'embrasse très fort,
Henriette
Merci beaucoup Henriette pour ton message. Non, je n'ai pas eu celui de Gmail... que je n'ai paramétré nulle part (j'y arrive pas !) et j'oublie de me connecter pour lire mes messages. Mais je vais me repencher sur le problème, ton message me rappelle que ça peut être important.
RépondreSupprimerEn fait, la lettre que j'ai écrite est une sorte de "condensé" de ce que j'ai ressenti à l'époque puis au cours de ma vie, de ce que j'ai écrit il y a quelques années déjà et de ce que je suis maintenant. Ce chemin dont tu parles, je l'ai fait, au moins en partie, même si la douleur est et sera toujours là. Je ne l'ai pas fait seule, je ne pense pas que ce soit possible. Je ne crois pas que lorsqu'on a vécu de telles choses (encore n'est-ce là qu'une partie de l'histoire) on puisse en "guérir" totalement un jour.
Ce qui est nouveau en revanche, c'est de rendre publique cette histoire, dire la colère et le désespoir, l'incompréhension et la révolte qui y étaient liés. mes sentiments aussi, qui ont été niés longtemps y compris par moi-même. Je ne le fais pas comme on prendrait une revanche, comme on lancerait une accusation. Je le fais parce que ça fait partie de moi et que j'avais envie que ce soit public.
Je ne crois pas que je préfèrerais être autrement (ce qui ferait sans doute rire autour de moi, car beaucoup de gens me trouvent trèèèès difficile à vivre ;-)) Après tout, ce texte est peut-être tout autant empreint d'amour filial que d'orgueil. Il dit aussi "voilà ce que je suis, voilà à partir de quoi je me suis construite".
Merci encore à toi Henriette pour les beaux mots que tu as su mettre sur les miens.
Moi aussi Annick je t'embrasse. Merci à toi de me lire. Refermons le tiroir alors (quelle jolie expression), après y avoir glissé des mots d'amour, qui atténueront la peine.
RépondreSupprimerQue dire ...es mot me manquent en lisant tous ces textes ,alors que je rentre de quelques jours de vacances...
RépondreSupprimerMon père n'est plus là ,ce n'était pas un grand bavard,mais il m'accompagne doucement sur ma route ...
Le tien, Odile, restera toujours dans ton coeur .
Les émotions remontent, j'en reste donc là ...
Bonne et belle journée