Les grands noms de Rome

Quand on arrive sur les hauteurs du Gianicolo, on découvre Rome dans toute sa diversité, toute en couleurs et en contrastes, et pourtant étonnamment harmonieuse (mis à part le démesuré et hideux monument à Vittorio Emmanuel II que je ne vous montrerai pas, je le boycotte !). Au premier plan à gauche, le Palais Farnese, qui accueille l'Ambassade de France jusqu'en 2035. Juste derrière lui, le clocher est celui de Sant'Ivo sur le  Campo Marzio.  Plus loin encore, les deux clochers de l'église Trinita dei Monti, en haut de la Piazza di Spagna. A gauche de cette église, la très reconnaissable villa Medici, qui, elle, abrite l'Académie de France à Rome. Sur le côté droit, la coupole de Sant' Andrea della Valle que j'admirais de ma chambre d'hôtel, et à sa gauche, la coupole plate du Panthéon. Tout au fond, les Apennins. Je n'avais pas remarqué, la première fois, que la montagne était si proche.

Du haut de cette colline (qui ne fait pas partie des "sept collines de Rome"), on a l'impression que les grands noms de Rome s'élèvent au-dessus de la ville  : Michel-Ange, Raphaël, Bramante, Le Bernin, tant d'autres encore...

A tout seigneur tout honneur, Michel-Ange et son Moïse, dans l'église San Pietro in Vincoli. Je l'avais raté lors de mon premier voyage, cette fois, j'avais bien préparé mon parcours, juste après le Colisée !

L'esprit de Michel-Ange, encore au Palais Farnese, mais il est cette fois accompagné d'autres grands : della Porta, Sangallo pour ne citer qu'eux. A l'intérieur, on ne peut pas photographier, mais voici le Cortile de Sangallo extrait de " Villas et Palais de Rome".

Juste à côté de notre hôtel donc, Sant' Andrea della Valle. On retrouve ici le nom de della Porta, auquel s'ajoutent cette fois ceux de Lanfranco et Dominiquin pour la coupole (la plus grande de Rome après celle de Saint Pierre). Les mélomanes savent sans doute que c'est dans cette église que se situe le premier acte de "Tosca" de Puccini, dont je vous ai ajouté un extrait en fin d'article.

J'ai un souvenir particulièrement cuisant de cette église et de ses marches, parce que c'est ici même que, dès le premier soir, le nez en l'air et béate d'admiration pour ce qui m'entourait, je me suis massacré une côte... qui s'est rappelée à mon douloureux souvenir pendant un bon mois ;-))

On traverse le Tibre cette fois, pour admirer au passage le Ponte Sant'Angelo à la nuit tombante, et ses statues du Bernin.

Le Bernin, encore à la Piazza de la Minerve, dont l'éléphant semble inspirer les lecteurs...(au fond, derrière l'obélisque, c'est le Panthéon, où se trouve la tombe de Raphaël)

ou à la Fontaine des Quatre Fleuves, sur la piazza Navona (ici, le Danube).

Une touche du Bernin dans la Fontaine des Tortues créée par della Porta, en chemin vers le quartier du Ghetto.

Le Bernin toujours, sur la Piazza San Pietro.

A l'intérieur des Musées du Vatican (11 musées, 1400 salles... on y reviendra ;-)), Raphaël et l'Ecole d'Athènes, dans la Chambre des Signatures.

Encore un endroit "raté" lors de mon premier passage, auquel je tenais absolument cette fois. C'est le Cloître de Bramante, à côté de la petite église Santa Maria della Pace, la bien nommée. Un endroit comme je les aime, encore ignoré du grand public qui se presse à deux pas de là, sur la piazza Navona. A l'étage, une cafeteria-salon de thé permet de jouir du lieu autant que de la carte, dans une sérénité totale. Une idée du bonheur romain...

Autre construction remarquable, le Palazzo della Cancelleria, qui serait attribué à Bramante également, et abrite en ce moment une exposition consacrée à "Léonard de Vinci, Le Génie des Inventions". Je ne l'ai pas vue mais il m'a semblé que l'exposition était très proche de celle qui a eu lieu au Clos Lucé.

Des noms moins connus, ou inconnus (de moi), pour des oeuvres tout aussi attachantes. A l'église Santa Cecilia in Trastevere, la sculpture représente la sainte martyrisée, dans la position où l'artiste Maderno l'a découverte, à l'ouverture du sarcophage ; ça a l'air un peu sordide raconté comme ça, mais le résultat est sobre et très beau.

Dans le couvent qui jouxte Santa Cecilia, subsistent les dernières fresques de Cavallini, Le jugement dernier, un chef d'oeuvre qui a beaucoup souffert et que les religieuses nous permettent de voir maintenant sous bonne escorte... Une petite photo quand même par une porte entrebâillée...

Les splendides  mosaïques de Santa Maria in Trastevere, avec à nouveau, en bas à gauche, Cavallini

C'est bien connu, les statues de la Galleria Borghese sont très pudiques ! Et c'est pourquoi il n'est pas permis de les photographier... 

Tout un tas d'autres choses ne sont pas permises dans ce musée, à l'accueil réfrigérant et mal géré, où l'on doit se délester de tout ce qu'on possède, sac, appareil photo... sauf le manteau qu'on aurait bien aimé déposer là parce que lui seul nous encombre... Ben non, c'est pas possible ! Ces gestionnaires ont de la chance d'abriter de telles collections, parce que ce n'est pas grâce à leur sens de l'hospitalité qu'ils feraient recette.

 ....Bref, une fois ma colère passée (et quand même anxieuse à l'idée d'avoir laissé tout mon avoir et mon appareil photo en échange d'un vulgaire jeton numéroté) j'ai profité de ce que mes yeux pouvaient voir ! Et à nouveau Le Bernin, un pur génie. Ci-dessous David, Apollon et Daphné, Le Rapt de Proserpine.

Les photos que je n'ai pas pu prendre moi-même (Palais Farnese et Galleria Borghese) sont extraites de ce livre "Villas et Palais de Rome" qui pourrait fort bien être mon livre de chevet s'il n'était si lourd :-) !

Se promener dans Rome donne envie de relire Modiano... et après l'avoir relu, on se rend compte qu'on a autant de questions que la première fois et aussi peu de réponses ;-)