"Ma solitude, cette neige de décembre, ce seuil d'une autre année ne me rendront pas le frisson d'autrefois, alors que dans la nuit longue je guettais le frémissement lointain, mêlé aux battements de mon coeur, du tambour municipal, donnant au petit matin du premier janvier, l'aubade au village endormi... Ce tambour dans la nuit glacée, vers six heures, je le redoutais, je l'appelais du fond de mon lit d'enfant, avec une angoisse nerveuse proche des pleurs, les mâchoires serrées, le ventre contracté... Ce tambour seul, et non les douze coups de minuit, sonnait pour moi l'ouverture éclatante de la nouvelle année, l'avènement mystérieux après quoi haletait le monde entier, suspendu au premier rrran du vieux tapin de mon village.
Il passait, invisible dans le matin fermé, jetant aux murs son alerte et funèbre petite aubade, et derrière lui une vie recommençait, neuve et bondissante vers douze mois nouveaux... Délivrée, je sautais de mon lit à la chandelle, je courais vers les souhaits, les baisers, les bonbons, les livres à tranche d'or... j'ouvrais la porte aux boulangers portant les cent livres de pain et jusqu'à midi, grave, pénétrée d'une importance commerciale, je tendais à tous les pauvres, les vrais et les faux, le chanteau de pain et le décime qu'ils recevaient sans humilité et sans gratitude...
Matins d'hiver, lampe rouge dans la nuit, air immobile et âpre d'avant le lever du jour, jardin deviné dans l'aube obscure, rapetissé, étouffé de neige, sapins accablés qui laissiez, d'heure en heure, glisser en avalanches le fardeau de vos bras noirs, coups d'éventails des passereaux effarés, et leurs jeux inquiets dans une poudre de cristal plus ténue, plus pailletée que la brume irisée d'un jet d'eau... Ô tous les hivers de mon enfance, une journée d'hiver vient de vous rendre à moi ! "
COLETTE - Les Vrilles de la vigne, 1908
A vous qui passez aux Cerisiers de l'Aube,
je souhaite une belle année 2012
pleine de joies, de sérénité, d'enthousiasmes.
Que vos rêves se réalisent
et que la vie vous soit douce.
et que la vie vous soit douce.
Belle et douce année 2012 à toi aussi.
RépondreSupprimerMEILLEURS VEOEUX POUR 2012!
RépondreSupprimerQue cette année soit sous la bannière de la joie, de l'amour et de la passion.
Douce semaine
Martine de Sclos
Quelle belle idée Odile d'ouvrir la nouvelle année sur ces mots un peu nostalgiques de Colette... bonne année 2012 à toi aussi
RépondreSupprimerMerci Odile de tes voeux .
RépondreSupprimerA mon tour d'espérer pour toi et tes proches tout le bonheur du monde .
Que cette nouvelle année t'apporte la douceur et la sérénité.
Je t'embrasse
Merci beaucoup Odile,
RépondreSupprimerMeilleurs voeux pour toi et toute ta famille. Que cette année 2012 soit source de bonheur, d'allégresse, de douceur, de légèreté et d'amour bien sûr.
Bises
Bonne, belle et heureuse année à toi toujours accompagnée de Colette !
RépondreSupprimerBises
A bientôt
Très bonne année à toi aussi en compagnie de Colette ou d'autres auteurs de prédilection
RépondreSupprimerQuel magnifique extrait du premier jour de l'année !!!
RépondreSupprimerMerci Odile... Je te souhaite une très belle et heureuse année et te fais de GROS BECS.
J'ajoute ce poème que tu dois connaître (un souvenir d'enfance...)
Le premier jour de l'an
Les sept jours frappent à la porte.
Chacun d'eux vous dit : lève-toi !
Soufflant le chaud, soufflant le froid,
Soufflant des temps de toutes sortes,
Quatre saisons et leur escorte
Se partagent les douze mois.
Au bout de l'an, le vieux portier
Ouvre toute grande la porte
Et d'une voix beaucoup plus forte
Crie à tous vents : Premier Janvier !
Pierre Menanteau (1895-1992)
Douceur et nostalgie de Colette.
RépondreSupprimerBonne année 2012
Très belle année à toi, Odile, je t'embrasse.
RépondreSupprimerNorma
Merci Odile,
RépondreSupprimerBonne et heureuse année 2012, que tous tes voeux se réalisent!
Bises
Valérie
Merci et bonne année à toi Odile. Ce texte de Colette m'a ramené de beaux souvenirs en mémoire lorsque le garde-champêtre du village faisait les annonces après quelques roulements de tambour. Je n'oublierai jamais son "Avisssss à la population"
RépondreSupprimerBisous
Belle année à toi Odile et aux tiens, qu'elle se déroule douce et enthousiasmante comme ce matin d'enfance !
RépondreSupprimerComplicité de l'écrivain et de son lecteur ! Eternelle, réconfortante, magique !
Je t'embrasse !
Quelle belle photo pleine de promesses pour commencer 2012 ! Bonne année Odile !
RépondreSupprimerCommencer l'année avec notre chère Colette, voilà qui la colore des teintes qu'on lui voudrait permanentes...
RépondreSupprimerPassez une belle nouvelle année.
P.S. je me suis décidée, j'ai ouvert un blog - il en est à ses balbutiements et Colette y aura sa place. Je relie votre blog.
Plus de tambours dans les villages, mais des sirenes et des hauts parleurs... quant à donner du pain aux "pauvres"...il vaut mieux ne pas s'y risquer.
RépondreSupprimerMagnifique texte de Colette... L'enfance, toujours... Merci Odile pour tes très beaux voeux !
RépondreSupprimerBonne, heureuse et douce année à toi et à ta famille : amour, santé, sérénité, et mille occasions de rire et d'apprécier les grands et les petits bonheurs de la vie !
Plein de très gros bisous,
NiNa-Lou
Bonsoir Odile, je me joins à tous et à toutes pour te souhaiter à mon tour une merveilleuse année 2012. Qu'elle t'apporte joie, santé, amitié, amour, inspiration et tout ce que j'oublie, ainsi que beaucoup de douceur et la paix toujours renouvelée de ton coeur.
RépondreSupprimerGros gros bisous. A bientôt. Marie
J'ai pourtant lu ce texte de Colette, mais je l'avais oublié. Merci de me le faire redécouvrir et très belle année à vous. Qui sait apprécier la compagnie des livres ne peut pas être complètement malheureux!
RépondreSupprimerBonjour Odile !
RépondreSupprimerJe passe juste "en coup de vent" pour te dire qu'une petite surprise t'attend dans ma "buLLe"...
Bises, et à bientôt !
NiNa-Lou
Bonjour Odile, et bonne année à toi aussi. Merci pour ce joli texte de Colette.
RépondreSupprimerQuelle belle occasion m' est donnée en passant dans la bulle de découvrir " Les cerisiers de l' Aube " et ton prénom si cher à mon coeur...:-))
RépondreSupprimerImmédiatement je me suis sentie bien en respirant chez toi le parfum du printemps, même si Colette nous parle de l' hiver , ici réchauffée par les souvenirs d' enfance qui jalonnent tous les jours de notre vie..
Ces jours- ci le givre habille mes matins et cela fait beaucoup de bien..:-))
Amitiés à toi ...À bientôt
Bonjour Odile, je passais par chez toi te faire un petit coucou. Plein de belles choses pour ta journée et ton week-end. J'ai dû "déménager", un problème pour poster des réponses à mes commentaires et plus beaucoup d'espace de stockage pour les photos. J'ai donc gardé le même concept et fait une suite toujours dans le même esprit de sérénité, humour, partage et bonne humeur. A bientôt. Marie
RépondreSupprimerOdile, je vous souhaite une belle semaine, malgré le froid qui s'installe un peu partout. J'espère vous lire bientôt!
RépondreSupprimerAnne
Chaque nouvelle année nous rappelle les précédentes et + particulièrement, les années innocentes et insouciantes de l'enfance..un lien familier qui les unit..
RépondreSupprimerNouveau petit coucou Odile. J'espère que tout va bien pour toi et que ce sont tes nombreuses occupations qui te tiennent éloignée de ton blog. A bientôt je l'espère. Marie
RépondreSupprimerMille excuses à vous tous, pour ce silence de quelques semaines. Comme je l'ai dit dans mon article de ce jour, la réalité parfois me dépasse et l'emporte sur le virtuel. Plus de temps, plus d'énergie pour autre chose que le quotidien. La vague est passée, et me permettra, je l'espère de vous retrouver plus régulièrement.
RépondreSupprimerMerci à vous tous de vos passages, et de vos petits mots amicaux, merci de vous soucier du devenir des Cerisiers.
Et un merci particulier à Nina-Lou pour cette surprise que j'ai l'impression de mériter bien peu ces temps-ci, à Marie et à Anne pour leur gentille inquiétude.
Et bienvenue à Mathilde et à Cassandre, aux Cerisiers de l'Aube.
A tous, à bientôt.