jeudi 17 octobre 2024

Camille Claudel à Nogent - Sakountala

 

Retour à Nogent-sur-Seine ! Jolie petite  ville pas si loin de Paris (et facilement accessible en train) célèbre pour… son Musée Camille Claudel ;-) 
Dans mon enfance, c’est une ville que je ne faisais que traverser, pour aller à Troyes. Je me souviens d’une halte en pleine ville, et d’une grande boulangerie où les pains au chocolat étaient délicieux ! Désormais la rocade contourne la ville (on sait tous pourquoi – un grand panache de fumée est visible à plus de trente kilomètres). J’y suis allée quelquefois depuis l’ouverture de ce musée, en 2017. Et j’ai l’impression que la ville se fait plus vivante, plus pimpante. Elle mérite qu’on s’y arrête ou qu’on vienne jusqu’à elle : les grands moulins, l’église Saint-Laurent, le pavillon Henri IV, mais aussi les très nombreuses sculptures du cimetière !

Car Nogent est ville de sculpteurs ! Avant Camille, le plus célèbre était Alfred Boucher, connu pour être à l’origine de la Ruche à Paris (j’en ai déjà parlé ici, j’y reviendrai un jour car une exposition temporaire lui était consacrée cet été). Boucher a été le « découvreur » de Camille, son premier professeur et celui qui l’a présentée à Rodin.

Cet automne, l’exposition temporaire est consacrée à l’une des créations phare de Camille, la seule qui lui apporta une récompense au fameux « Salon »  en 1888, SAKOUNTALA. Cette œuvre (monumentale, à l’échelle de Camille Claudel) sur laquelle elle a énormément travaillé, écrit, espéré, est celle sur laquelle on dispose le plus de versions, d’études, d’analyses et de documents . L’exposition a pu être réalisée grâce bien sûr aux collections du Musée Camille Claudel, mais aussi des musées Rodin, Orsay, Chateauroux, de la Bibliothèque Nationale de France.

Camille a composé divers groupes très semblables, mais auxquels elle donnait des noms différents, ajoutant quelques variations, faisant varier aussi le matériau utilisé : plâtre, bronze, marbre…  Sakountala, l’Abandon, Vertumne et Pomone… Parfois une partie de sa sculpture l’inspire à nouveau et devient autre : La femme du groupe « Sakountala » devient « Niobide blessée ». Ou dans le groupe poignant « l’âge mûr » la jeune femme séparée du groupe devient « l’implorante ».

Le devenir de « Niobide blessée » est symptomatique du destin de Camille elle-même : le bronze commandé en 1905 est retrouvé au fond du bassin d’un parc privé,  à Toulon en 1984, dans un état déplorable.  Il faudra une longue restauration pour qu’il puisse à nouveau être présenté au public.

Les commentaires consacrés à Camille Claudel, sur les réseaux sociaux (y compris par exemple la page du Musée de Nogent) font, à mon sens, toujours la même erreur : sans connaitre vraiment son histoire, l’accent est mis le plus souvent sur le rôle de Rodin, qui l’aurait conduite à sa perte. Parfois aussi (plus modérément) sur l’indifférence de son frère.  C’est très loin de la vérité à mon avis. Comme souvent dans une situation si complexe, les causes sont multiples et la maladie mentale bien présente, qui emporta tout. Y compris beaucoup de ses œuvres, qu’hélas elle détruisit elle-même.


https://www.museecamilleclaudel.fr/fr/expo-sakountala?fbclid=IwY2xjawF_TiBleHRuA2FlbQIxMAABHf_edmUM_q9mOqxt4jvp1zaf2wjT1_XjhTDRwhnZNCF6mU0m1pheeQUwrw_aem_RzF444owufPxYI18sreNVQ



Un peu de lecture, au fil des ans 🙂 Il manque "le dossier Camille Claudel" de Jacques Cassar, que je vais recevoir. Ainsi que le catalogue de l'exposition de 2014 à la Piscine de Roubaix "Au miroir d'un art nouveau", que j'ai commandé aussi.
En revanche, je n'y fais pas figurer "Une femme" d'Anne Delbé, que j'ai relu récemment et qui m'a beaucoup agacée. Plus une fiction qu'une biographie.




Les sculptures les plus connues de Camille Claudel : La petite chatelaine, l'Aurore, Rodin, Paul Claudel


La valse... éternelle.


L'âge mûr.



Différentes études en terre, à droite, pour Sakountala.


Sakountala et ses différentes versions.


La mode des récits exotiques...


L'abandon - Les deux modèles qui ont le plus posé à cette époque pour Camille : Jasmina et Giganti.


Vertumne et Pomone
Niobide blessée


La statue retrouvée au fond d'un bassin en 1984...



4 versions différentes.

dimanche 8 septembre 2024

La vasque olympique






Cette fois c'est bien fini. Un peu de tristesse, un peu de nostalgie, avec l'espoir que toute cette humanité demeure, qu'il reste quelque chose de toute cette chaleur humaine partagée....

Mais avant de partir, quelques lueurs d'espoir justement. Jardins des Tuileries, on l'aperçoit de loin, au travers des arbres. Il est encore tôt mais on s'installe tranquillement au plus près, contre les grilles. Les minutes passent, puis une heure, deux heures. Je ne vois pas le temps passer quand j'ai un tel spectacle devant moi : cette vasque immense et étonnante, mais aussi les jardins, quelques canards, une perruche à collier de temps en temps, la pointe dorée de l'Obélisque, un petit morceau du Musée d'Orsay... Et puis les nuages, les merveilleux nuages
😉

Je ne prête pas non plus attention au brouhaha qui peu à peu nous entoure. Ce n'est qu'au moment de partir que je verrai les milliers de personnes qui sont derrière nous.



























samedi 7 septembre 2024

Paracyclisme à Clichy-sous-Bois

 


Je me suis prise aux jeux…

Tout a commencé lorsque sur les « réseaux sociaux », et à la fin du succès phénoménal des J.O, j’ai lu un peu partout que « oui mais comme d’habitude, on a laissé les handicapés de côté », c’est trop tard, les gens travaillent, la rentrée des classes, pas d’inclusion et patati et patata… J’ai oublié tous les arguments de ceux qui voyaient à l’avance (espéraient ?) un échec total pour ces jeux paralympiques, les mêmes sans doute qui avaient pronostiqué un échec total des jeux olympiques.
Bref, je me suis rebellée contre ces pronostics, moi la non-sportive, non-compétitrice dans l’âme, j’ai décidé de faire mon petit colibri, pour que ces jeux paralympiques soient aussi beaux, aussi enthousiasmants, aussi émouvants que les JO.
Coup de chance : mon département est à l’honneur pour ces JP, encore plus que pour les JO. J’ai donc commencé par aller saluer flamme et phryge à Sevran et Livry . Puis cette semaine ont débuté les compétitions de cyclisme sur route ! Si j’avais dû traverser toute l’Ile de France pour aller voir l’équitation à Versailles mardi dernier, cette fois, j’ai seulement traversé la nationale 3 pour aller encourager puis féliciter les cyclistes, traversant Coubron, Courtry et Clichy-sous-Bois, qui accueillait aussi les départs/arrivées et les podiums.
L’équipe des paracyclistes français aura rapporté 28 des 75 médailles de la France, dont 10 des 19 médailles d’or ! Nous n’avons pas entendu de Marseillaise, mais avons eu la chance d’assister à deux remises de médailles, avec à chaque fois, la France en argent sur le podium : la très jeune Heïdi Gaugain, 3 médailles d’argent pour ces jeux , chez les femmes , et Kevin Le Cunff, une médaille d’or et une médaille d’argent pour ces jeux. C’est peu dire qu’il n’était pas content de la couleur de sa médaille ce jour-là 🙂
Je n’ai jamais autant regardé le sport à la télé qu’au cours de ces jeux. Découvert la boccia, ou le rugby fauteuil, le handbike ou le cécifoot. Quel match hier soir, quels sportifs, que d’émotions !! Et parmi les joueurs de l’équipe en OR de cécifoot, 4 joueurs de Seine-Saint-Denis, yesss !
Mais surtout, surtout j’ai découvert de vrais sportifs, de vrais compétiteurs. Qui vont chercher les médailles et les performances, qui ne veulent absolument pas être « inspirants » mais qui ont fait de leur vie un challenge, comme n’importe quel sportif, malgré les aléas de la vie, dus au hasard, à la maladie, à l’accident, et parfois même au crime. C’est le cas de Tracy Otto par exemple, archère américaine, victime d’une tentative de féminicide par son ex-compagnon en 2019. Et comment ne pas penser à Rebecca Cheptegei, du Kenya, brûlée vive par son compagnon (ou qui se voulait tel) quelques jours après son marathon à Paris.
Quelques photos prises à Clichy, dans l’enthousiasme général, la chaleur du public, les cris de joie et d’encouragement et cette fois, sous un beau soleil ❤