ENFIN !!!
Je l’attendais depuis début janvier (voir mon article du 8 janvier) et après
quelques péripéties, j’ai pu revoir MA panthère, arrivée à mes pieds, à
Tremblay 😊
On vient de loin pour profiter des salles confortables et de la programmation de
notre cinéma Jacques Tati. Un cinéma sans popcorn heureusement, à l’accueil
sympathique et aux tarifs plus qu’amicaux : 4 €50 la séance aujourd’hui,
on est loin des tarifs parisiens prohibitifs (de 12 à 14 euros), ce qui me
permettra de poursuivre ma panthère demain et encore mardi, sans être tout à
fait déraisonnable ! Comme vous le remarquez sur les photos, là encore la
distanciation sociale est respectée. Nous étions 10 lors de cette séance. Mais
au niveau national, on peut considérer que la Panthère a déjà une belle
renommée : 600 000 entrées pour un film de cette catégorie c’est une
réussite, à n’en pas douter.
Certains autour de moi se sont étonnés, voire inquiétés, d’une telle obsession… Mais je l’ai écrit pour
conclure mon précédent article : « je ne serai jamais rassasiée
de tant de beauté ». Et je l’avoue j’étais en manque de la panthère et de
tous les autres animaux découverts auprès de Munier, Tesson et Amiguet. Et je
les ai revus aujourd’hui, avec le même émerveillement. J’en ai même dépisté certains
que je n’avais pas vus à Chelles, ni à Gagny, ni à Aulnay ! L’âne sauvage
couché sous la neige… J’avais remarqué le paysage splendide, silencieux ;
mais lui, l’âne, je ne l’avais pas vu. Ingrate que je suis ! Lui nous a
repérés et nous observe, comme presque tous les animaux que nous découvrons
grâce à Vincent Munier. Leurs regards sont étonnants d’intelligence, de
curiosité parfois, ou de cruauté aussi, comme le Manul que décrit Sylvain
Tesson : «Un chat de Pallas, otocolobus manul, surgit avec sa tête
hirsute, ses canines seringues et ses yeux jaunes corrigeant d’un éclat démoniaque
sa gentillesse de peluche. »
J’ai cru comprendre aussi que certains d’entre vous trouvent Sylvain Tesson
trop bavard😁 … En fait dans le film lui-même il parle assez peu, il blague mais
on sent l’admiration qu’il a pour Vincent Munier. En revanche on entend en voix
off, pour ponctuer ce que nous voyons, les textes qu’il a écrits (qu’on le voit
écrire d’ailleurs dans le film) et qui lui ont valu le prix Renaudot. Pour ma
part je trouve le choix des textes qu’il dit lui-même parfaitement adaptés, j’adore
son style, son lyrisme : « Jusqu’alors je butinais mes passions
désordonnées et menais le train d’une vie hâtive. Je multipliais les voyages,
sautant de l’avion pour prendre le train et glapissant de conférence en
conférence que l’homme aurait tout intérêt à cesser de s’agiter ». Ou encore : « C’étaient des totems
envoyés par-delà les âges, ils étaient lourds, puissants, silencieux,
immobiles, si peu modernes. C’étaient les vaisseaux du temps arrêté. La
préhistoire pleurait et chacune de ses larmes était un yack ». D’une
certaine manière, il me fait penser à Colette !
Et en parlant de larme…. J’avais oublié de citer celle de Vincent justement,
inoubliable. On a l’impression que des animaux le reconnaissent comme l’un des
leurs, et se montrent à lui plutôt qu’à d’autres : la panthère bien sûr,
mais les ours aussi, ou les loups, tels que le décrivent les deux hôtes tibétains,
au début du film.
Et je ne vous ai pas parlé non plus de la musique… Je n’y suis pas toujours
sensible, mais je progresse😉 ! Ici la bande-son est parfaitement
complémentaire (tout est parfaitement raccord dans ce film, qu’on se le dise )
et je l’écoute d’ailleurs en rédigeant ce commentaire : c’est Nick Cave,
avec en particulier mais pas seulement « We are not alone ».
Et joie des joies, « La
Panthère des Neiges » est sélectionnée dans 3 catégories, aux César :
Meilleur premier film, Meilleur film documentaire et Meilleur Musique. Bonne
chance à elle, bonne chance à eux !
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