Nous ne savons pas toujours d'où viennent nos ancêtres. Pour moi les choses étaient simples : branche maternelle en Haute-Marne, branche paternelle dans l'Yonne. Et si chacune de ces branches se partageait en différents rameaux (autour de Langres, et autour de Chaumont pour l'une, autour de Cerisiers et autour de Courgis pour l'autre), je me félicitais de n'avoir à chercher mes ancêtres que dans deux départements !
Pourtant j'avais débuté la généalogie, il y a une douzaine d'années maintenant, après avoir été contactée par une charmante jeune fille homonyme, dont les racines plongeaient dans le Pays d'Othe aubois, à une trentaine de kilomètres des miennes. Chacun de nos arbres a grandi, bien solide sur ses racines remontant pour le sien au 16e siècle dans l'Aube (bleu), pour le mien au 17e dans l'Yonne (jaune). Mais nous n'arrivions pas à trouver un point commun à nos arbres. J'étais pourtant intimement persuadée qu'il s'agissait d'une même souche, ce patronyme est très rare, et ne se trouve que dans ce secteur. Que deux familles différentes portant ce nom se trouvent à trente kilomètres l'une de l'autre, cela me paraissait tout à fait improbable.
Et puis j'ai reçu début janvier 2013 le nouveau catalogue des publications de la Société généalogique de l'Yonne. Contre toute attente et sans crier gare, y figurait la table des contrats de mariage de Cerisiers, pour les années 1700 à 1724... c'est-à-dire la période pour laquelle il y a des lacunes dans les registres paroissiaux ! "Ah quel beau matin que ce matin des étrennes" ;-) J'étais bloquée depuis quelques années au tout début du 18e siècle avec le couple Louis Vaunois et Jeanne Charruet, dont je connaissais les enfants (les trois frères Vaunois dont je vous ai montré la signature à la lettre L, et deux soeurs ... tiens, c'est comme chez moi !). Mais je ne savais pas d'où venait Louis, ne connaissais pas sa date de naissance, encore moins ses parents.
Puis vinrent les tables des contrats de mariages... J'avais cette fois des noms, une date : Louis, "tissier en toile" et Jeanne s'étaient bien mariés à Cerisiers, le contrat de mariage y a été établi le 6 septembre 1701. Surtout, cette table m'indiquait que Louis Vaunois était originaire de Rigny le Ferron... Jetez un coup d'oeil sur la carte en haut de cet article, Rigny est bien en Pays d'Othe... dans l'Aube ! C'est un généalogiste de l'Yonne, Jean-François P., que je remercie ici publiquement, qui a photographié pour moi aux Archives d'Auxerre, les contrats de mariage qui m'intéressaient et en particulier celui-ci :
Le contrat de mariage a semble-t-il été établi le 6 septembre 1701 en l'étude de Maître Nicolas Blanchet, notaire à Cerisiers. Pour moi cet acte reste très énigmatique, et après de multiples lectures, j'arrive à comprendre que Louis est fils de défunt Louys Vaulnois, aussi tissier en toile, et aussi de Rigny. Que sa mère est "honorable femme" (?) Marguerite Tallon, patronyme que j'ai vérifié sur les listes nominatives proposées par le Centre Généalogique de l'Aube dont je fais aussi partie désormais. Jeanne quant à elle est fille de défunt Louis Charruet et de Jeanne Tremblay. Je sais que le greffier de justice (?) s'appelle Nicolas Blanchet, nom qui figure aussi dans ma généalogie. Pour le reste, il me faudra encore moult lectures...
Mais cet irremplaçable contrat de mariage me permet d'avoir conjointement les signatures de mes deux ancêtres :
Il me permet également, grâce aux relevés de l'association Aube-Archives de remonter deux générations de Vaunois et quasiment un siècle :
Le père de Louys est Nicolas, né vers 1611 à... Aix en Othe ! Le même Aix en Othe d'où est originaire ma jeune homonyme dont je vous parlais au début de cet article. Je remarque aussi que parmi les frères de Louys figure un Sébastien. Et que parmi les ancêtres d'Aix en Othe ce prénom revient plusieurs fois. d'autres patronymes sont communs aux deux branches : Fuzée, Plumey (é). Même si je n'ai pas encore trouvé LE lien, il me semble établi qu'il s'agit bien d'une seule et même branche et que tous les Vaunois d'Aix en Othe sont issus de la même souche.
Bientôt, les archives de l'Aube mettront en ligne les registres. Peut-être certains actes me permettront-ils de préciser les liens de parenté, les parrains, les témoins me donneront peut-être des clés... Patience, on y est presque !
Quand j'ai donné un nom à ce blog, je faisais référence à Cerisiers, village d'origine de mon père, et à l'Aube département de naissance de ma mère. Mais je ne savais pas qu'il se révélerait doublement adéquat !
Quand j'ai donné un nom à ce blog, je faisais référence à Cerisiers, village d'origine de mon père, et à l'Aube département de naissance de ma mère. Mais je ne savais pas qu'il se révélerait doublement adéquat !
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Un contrat de mariage qui vaut de l'or pour poursuivre tes recherches !!!
RépondreSupprimerLes services des archives s'évertuent à mettre en ligne ces documents, c'est épatant !
GROS BECS Odile
Exactement Marité, de l'or ! Pour le moment presque tous les départements (il doit en manquer une dizaine je crois) ont mis en ligne les registres d'état civil ou paroissiaux. Ce qui est déjà formidable. Certains mettent d'autres documents (la presse locale, les recensements, les dossiers militaires...). Très peu je pense ont déjà mis en ligne les archives des notaires qui sont pourtant des mines d'or (encore plus !) pour les généalogistes... Mais ça viendra ! Disons que lorsque je serai à la retraite, j'aurai peut-être encore plus de choses à lire en ligne que maintenant :-)) Bises Marité.
SupprimerVive les services des archives !!!
RépondreSupprimerbises
Tu as raison Annick, c'est super. Et puis, c'est nos impots, donc je suis ravie de l'utilisation qu'ils en font... Tu as lu peut-être que dans certains départements, les conseils généraux ont la très mauvaise idée de vouloir faire payer les consultations des registres ! Et puis quoi encore ? En attendant, je me régale à consulter les départements qui me concernent. Bises.
SupprimerQuelle belle avancée dans tes recherches . Toutes ces mises en ligne c'est formidable .
RépondreSupprimerBises
Merci Brigitte, c'est passionnant à faire tu sais. Merci les filles de votre présence, j'ai l'impression de perdre des lecteurs au fur et à mesure de l'avancée dans l'alphabet :-))
SupprimerJ'ignore si tu en perds ...peut-être lisent-ils ,sans laisser un commentaire à chaque fois?
SupprimerBonne journée
C'est une boutade aussi Brigitte. Non d'après les stats, il y a bien des lecteurs ! Mais il est vrai que je n'ai pas l'habitude de publier chaque jour... Et j'aime bien lire les commentaires ;-) Au passage j'admire les blogueurs qui postent tous les jours ou presque sans jamais avoir de commentaires ou si peu. Je ne crois pas que je pourrais, j'aime bien qu'il y ait du dialogue, des échanges ! Bonne nuit à toi :-)
SupprimerBravo ... passionnant JFPicot
RépondreSupprimerHeureux de vous avoir rendu ce service. Est-ce votre blog perso (de A à Z). Je n'arrive pas à trop comprendre comment il fonctionne ni comment faire un commentaire sans passer par l'option "Anonyme".
RépondreSupprimerPour répondre à la remarque concernant la mise en ligne des actes notariés, je pense que, compte tenu des quantités d'actes notariés existants, il serait (sera) très difficile (en temps et argent) d'en faire la numérisation complète, département par département. Des tables, par contre, pourraient être constituées avec l'aide de nombreux bénévoles.
Encore bravo pour cet alphabet généalogique. Cordialement J-F Picot
Quel plaisir Jean-François que votre visite. J'ai essayé de faire bon usage de tout ce que vous m'avez transmis, et même si j'ai encore du travail de lecture, je vois déjà toute l'avancée que ça m'a permis.
SupprimerPour ne plus être "anonyme" sur blogger, il faut que vous ouvriez un compte (c'est gratuit et ça n'engage à rien, pas plus que sur facebook).
Il me semble avoir lu, au cours de ce challenge (50 à 56 participants, des dizaines d'articles à lire, tous très intéressants) que certains départements avaient déjà mis en ligne des liasses de notaires... mais ils ne doivent pas être nombreux. ça représente en effet un travail colossal.
Vous retrouvez tous MES articles du challenge à la ligne "les cerisiers de A à Z". Tandis que les autres participants se retrouvent plutôt sur le "scoopit" à la ligne suivante, ou sur la page facebook, indiquée comme 3e référence. A bientôt Jean-François et merci encore.
Quelle chance d'avoir trouvé Le point commun entre les deux branches. Je poursuis moi aussi un objectif similaire au vôtre : trouver le chainon manquant entre deux branches de mon patronyme, lui aussi peu courant en Vénétie, établies à moins de 50 km de distance. Je me dis que tant que je n'ai pas trouvé quelque chose me prouvant que mon hypothèse d'une seule famille est fausse, je continuerai à penser qu'elle est plausible et à chercher la connexion. Votre récit me conforte dans l'idée qu'il ne faut pas renoncer. Merci.
RépondreSupprimerC'est au tout début de mes recherches, Nathalie, que j'avais lu un article qui expliquait justement que cette rareté en elle-même était presque une preuve que la racine était la même. Ce patronyme "unique" et qui n'a qu'une origine porte même un nom mais je ne l'ai pas retrouvé en écrivant mon article. Contrairement par exemple aux "Desgranges, Dumoulin" ou même aux "Leroux, Petit ou Meunier" dont l'origine est facilement devinée, et qu'on trouve partout en France.
RépondreSupprimerLors de ma première visite au village de Villechétive, j'avais rencontré le Maire, qui m'avait dit "Il y a deux familles Vaunois ici, mais elles n'ont aucun lien entre elles". Je ne l'ai pas contrarié bien sûr, mais je savais que c'était impossible.... Et effectivement, les deux familles étaient alliées deux générations auparavant ! Mais la mémoire du village l'avait oublié... peut-être à cause de fâcheries ! Donc je vous souhaite de trouver aussi le lien !