Les signatures de nos ancêtres, sur les registres paroissiaux ou, après 1793 sur les registres d'état civil, sont des indices précieux de leur niveau social, et pour les plus modestes d'entre eux, de leur niveau d'instruction. Elles peuvent aussi nous permettre de suivre leur évolution. Un manouvrier de 18 ans qui copie maladroitement quelques lettres de son nom pourra très bien, à 50 ans, signer l'acte de mariage de ses enfants d'un paraphe plus sûr.
Voici les signatures de trois frères, qui figurent sur l'acte d'inhumation de leur père Louis, à Cerisiers, en 1743, acte que je vous ai montré dans l'abécédaire, à la lettre C.
Nicolas , tisserand à Cerisiers - 1707-1787
Jean , laboureur à Villechétive - 1712-1762. Le geste est plus habile, la signature élégante.
Louis, tisserand à Cerisiers - 1718-1759 (mon sosa 128)
Les femmes aussi savent signer. Voici Amable née en 1763, devenue marchande de liqueurs à Paris, et qui signe en 1788 lors de son mariage. La maladresse du geste indique qu'il s'agit probablement de l'un des seuls mots qu'Amable sache écrire. Elle est la petite fille de Nicolas, tisserand né en 1707 qui signe ci-dessus.
Son père Louis est huissier royal à Cerisiers vers 1780. Sa seconde épouse, Elisabeth Méry, la mère d'Amable, signe également.
A Champlost, autre village de l'Yonne, le 24 septembre 1782, au moins 8 DELAGNEAU signent l'acte de mariage de Simon Delagneau avec Marie-Anne Delagneau. En dehors du marié qui signe Delaneau, il y a aussi le père de la marié qui signe de Laniau, on trouve aussi Delangau, Delaineau, Delanont, Delagneaus ... et enfin signent deux "Delagneau"
Les signatures sont parfois des indicateurs d'autres pistes à suivre. Voici la signature d'Hortense Beau, mon arrière grand-mère, lors de son mariage à Cerisiers, en 1868
Elle est présente aussi au mariage de son fils Louis-Spérat (mon grand-père), en 1921 à Cerisiers, et sa signature laisse penser qu'elle doit avoir quelques problèmes de santé ; on dirait aujourd'hui AVC, sénilité ? Elle est morte un mois après cette cérémonie.
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Il nous manque la signature d'Odile !
RépondreSupprimerJe t'embrasse, très bonne journée !
C'est prévu Norma ! (mais bon, c'est p't-être un peu risqué...). Bon dimanche sous le soleil.
SupprimerTrès peu de mes ancêtres signaient, même sur les actes pourtant assez récents...
RépondreSupprimerDans les fratries de mes ancêtres, il y en a toujours un ou deux qui ne signent pas, au milieu d'autres qui le font... C'est un autre défi d'essayer de comprendre pourquoi. A bientôt.
Supprimerc'est toujours émouvant ces traces écrites
RépondreSupprimerbonne journée odile
d'autant plus Josette que très rapidement (disons avant 1850/1900) c'est la seule trace "concrète" qui reste de leur passage. C'est pour ça que je suis toujours déçue quand l'acte se termine par "....ont signé avec moi, à l'exception de xx qui a déclaré ne le savoir"... Bon dimanche !
SupprimerLa signature d'Hortence Beau à la fin de sa vie est touchante. On sent que cette femme était au bout de ses forces...
RépondreSupprimerBonne journée !
Tout à fait Sébastien. Ce qui est remarquable aussi, c'est qu'elle signe de son nom de femme mariée "vaunois", alors que pour les mariages de ses autres enfants, en 1897 et en 1906 par exemple, elle signe bien "Hortense Beau". Bon dimanche.
SupprimerLes écrits restent et témoignent ..;
RépondreSupprimerEt dans ce cas Brigitte, même pour un seul mot ils sont irremplaçables. Bises.
SupprimerEt avec une plume, ce ne devait pas être facile non plus.
RépondreSupprimerEn tout cas, très intéressant Odile,
bises
C'est tout à fait vrai Annick. Mais à voir les cahiers de nos jeunes bambins tous les jours, je peux te dire que nos ancêtres se débrouillaient nettement mieux avec une plume qu'eux avec un stylo !! Quand je pense que des "responsables" américains prévoient de supprimer l'apprentissage de l'écriture, au prétexte que l'ordinateur fait ça pour nous, je ne décolère pas... Mais la dextérité personnelle intervenait tout autant que maintenant, et c'est ainsi que j'interprète les différences de signatures entre les 3 frères, dans mon article. Si on comparait les 5 signatures de la fratrie que je forme avec mes frères et soeur, on serait surpris, Annick ;-) Pourtant, j'te jure, on a tous été à l'école ! Bises.
SupprimerCette dernière signature est vraiment très émouvante...
RépondreSupprimerBonne soirée,
Elise
Emouvante, Elise, c'est bien ça, parce qu'elle dit beaucoup plus qu'un simple mot, qu'un simple nom. Comme le remarque Sébastien, elle signe une fin de vie. A bientôt.
SupprimerC'est vrai ce que tu notes ! J'ai pu constater maintes fois (étant de bureau de vote), l'aisance ou non de certains à parapher le cahier des inscrits votants.
RépondreSupprimerGROS BECS Odile et bon dimanche.
Oui Marité, les différences existent encore, malgré l'école "gratuite, publique et obligatoire" ;-) Et il me semble que de plus en plus de personnes me demandent de remplir un document ou un chèque à leur place... 80 % d'une classe d'âge au bac ? Mouai... Bises ensoleillées.
RépondreSupprimerJe témoigne aussi, à la campagne, l'écriture, la lecture ne sont pas aisées pour tout le monde.Bises.
RépondreSupprimerMerci pour le témoignage, Anonyme (qui ? quelqu'un qui vit à la campagne et qui n'a pas de compte google.. CF ?)
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