Tous les entretiens qu'il a accordés depuis dix ans, tous ses écrits, disaient la sérénité enfin atteinte, malgré, grâce à, la maladie. Une route hors norme, un baroudeur danseur, un séducteur à l'indéniable profondeur ; le courage d'affronter, la générosité de partager. Un honnête homme.
A Saint-Malo cette année-là, il aurait dû être présent, pour dédicacer "R97, les hommes à terre" créé avec Christian Cailleaux à partir de son livre "Marin à l'ancre". Mais le dessinateur était seul derrière la table, et offrit à chacun un tableau personnalisé... Sur mon exemplaire, un marin un peu sombre "à l'aube avant l'embarquement", tel qu'il fut peut-être.
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« Je ne vous écris pas ces voyages par nostalgie de l’exotisme, d’un ailleurs rédempteur, mais pour retenir des instants, des visages, des circonstances humaines et géographiques parce que là où le soleil se lève les hommes ont le même souci de vivre, de comprendre, de sourire à l’autre, d’effacer la souffrance et de donner un sens à leur existence. Les voir, les observer, les entendre est une richesse inouïe que nul ne conteste. Pourtant ce cavalier mongol en haut de la montagne, qui regarde le soleil se lever sur la vallée sans frontières, sait que le monde est là où il pose son regard et nulle part ailleurs. Il n’y a pas d’autres territoires que celui où tu poses ton regard, où la lumière, d’un doigt, te montre le chemin.
Le voyage est une aube qui n’en finit pas. Comme Jim Harrisson, je trouve que c’est beau , l’aube, les aubes du monde, à Saint-Pétersbourg, au Kenya, au Mexique, partout, que ce soit avec l’éléphant qui boit, les usines qui fument, les Andes poudrées, Paris la brume derrière Belleville. C’est l’aube qui est belle parce qu’elle embellit. C’est l’annonce de l’éblouissement, la naissance de la vie incompréhensible. Tu regardes l’aube, mon amour, non, tu la vis, tu es en elle, tu t’abîmes pour renaître. Le bonheur du voyage, c’est de faire tout pour la première fois." Bernard Giraudeau (Cher amour)
Merci pour ce beau billet, Odile... "Cher Amour", un livre que je veux découvrir.
RépondreSupprimerUne page n'a pas été tournée aujourd'hui, mais déchirée.
C'est par votre blog que j'apprends la nouvelle. Triste disparition.
RépondreSupprimerà bientôt
Cet homme, cet acteur, cet écrivain ne laissait pas indifférent, jamais.
RépondreSupprimerc'est ton billet Odile qui m'apprend son départ et ce n'est pas plus mal, c'est plus doux.
Tu lui rends là un bel hommage.
RépondreSupprimerJe l'ai souvent croisé tant chez notre poissonnier que dans ces lieux où l'on se bat!!
La disparition des people me touche peu mais j'avoue que celle-ci m'émeut
Radio Classique rediffusera lundi de 18h à 19h30 une émission enregistrée cet hiver qu'ils avaient justement rediffusée il y a quelques jours,ironie du sort
Après Laurent Terzief ,Bernard Giraudeau ...
RépondreSupprimerJe venais de relire un interview qu'il donnait dans un journal ou il parlait de sa maladie et des traitements qui ne supportaient plus et l'épuisait
Pour moi, il était de ces grands qu'on ne se lasse pas de voir, regarder ou écouter et je suis triste
Merci de ton billet Odile et de cet hommage
C'est en ouvrant mon blog que je viens d'apprendre la nouvelle, en voyant ton billet.
RépondreSupprimerJe suis triste je l'aimais bien, toujours charmant, même en vieillissant.
Merci pour ton post et ce bel hommage
Danielle
Un bel hommage que tu rends là Odile à "notre" rochelais, un bien grand acteur, humain et chaleureux. Je l'ai su ce matin par un mail de Mandarine, un peu comme on apprend le décès d'un cousin lointain mais admiré et j'ai été triste, pour de vrai
RépondreSupprimerTon billet est magnifique Odile. Je ressens une peine profonde comme si nous nous connaissions... de loin...
RépondreSupprimerBisous.
les fesses de Giraudeau dans "les caprices d'un fleuve" :souviens toi Odile nous étions ensemble au ciné Jacques Tati.....
RépondreSupprimerDOMI
Qu'est-ce qu'ils foutent là-haut? Qu'est-ce que c'est que ce casting?
RépondreSupprimerTerzieff, Giraudeau?
Qui sera le troisième???
C'est triste et tu en parles bien...
P.
C'est vrai Araucaria. On connaissait sa maladie bien sûr, mais il en parlait avec tant de sérénité qu'on était presque certains qu'il la vaincrait...
RépondreSupprimerDésolée AnnaLivia et Annick d'être cette messagère-là.
Oh Françoise, ce n'est pas un people Bernard Giraudeau ! Pour moi cette appellation est dégradante (les participants à des jeux idiots de télé-réalité, ou les acteurs voire les philosophes qui ne font que vendre leur tronche, ou encore les présidents qui s'affichent au Fouquet's avec des mannequins), et il ne suffit pas d'avoir un nom connu pour en être, heureusement. Là j'ai parlé d'un auteur, d'un acteur qui a eu, certes, des débuts de vedette-belle gueule, mais qui a bien évolué avec le temps.
RépondreSupprimerJe verrai comment écouter les émissions de radio a posteriori. merci pour l'info. Bon dimanche.
Moi aussi Brigitte j'avais fait le rapprochement avec Terzief, un autre grand. L'un comme l'autre ont été à l'honneur des "Molière" récemment et c'est justice.
RépondreSupprimerJ'étais triste également Danielle, et c'est pourquoi j'ai eu envie de lui dédier cette page. Charmant oui, mais d'un charme profond, un regard et une parole d'homme qui a quelque chose à transmettre.
J'ai entendu hier Michelaise que les Francofolies lui ont rendu hommage. Et comme Marité et toi, je ressens cette "proximité" qu'il avait su instituer.
RépondreSupprimerDomi, ça c'est du souvenir !!! Je m'en souviens bien en effet. J'avoue après ce film m'être dit que le thème de la lutte contre l'esclavage n'avait peut-être pas été le ressort principal pour le réalisateur du film, et qu'il s'était donné le beau rôle...
Pomme, ils partagent ce privilège de laisser "des traces" ici, à travers les pièces, les films, les livres dont nous pourrons nous délecter. Bon dimanche à toi.
Mince j'ai volé le 2e "f" de Terzieff... Je lui redonne ici !
RépondreSupprimerbravo pour ce bel hommage et l'extrait de ce roman que j'ai de plus en plus envie de découvrir !
RépondreSupprimerMerci pour ce bel hommage, j'avais rencontré l'homme à St Malo, tellement humble et beau! puis l'écrivain, "les hommes à terre", "les dames de nage" et puis celui que je préfère 'très cher amour"...
RépondreSupprimerSans oublier son très beau film "les caprices d'un fleuve" entre autres....
Cette année il n'avait pas eu la force de venir "aux étonnants voyageurs"... Tristesse...
Merci Odile pour ce bel hommage que tu rends à cet homme d'exception nous sommes beaucoup à partager ces pensées que tu lui dédies aujourd'hui et proches de lui car nous sommes nombreux à partager les affres de cette maladie cet homme si lumineux bon et courageux restera toujours présent parmi nous ...
RépondreSupprimerBonne semaine
A++Sacha
merci pour BERNARD DE DONNER DE SA M2MOIRE ALORS QU4IL VIENT JUSTE DE LA PERDRE NOUS 2TIONS PAYS ET DU MêME MÉTIER
RépondreSupprimermerci beaucoup pour son dernier grand voyage
et dieu ce qu'il s'y connait
celui là l'inconnu s'il y a un port d'arriver il le trouvera
à bient^to et merci de votre coucou sur mon blog
Nombreux sont ceux et celles qui sont affectés par sa disparition et j'en fais partie. Les propos qu'il tient dans la vidéo de YouTube sont riches d'enseignement et donnent matière à méditer ; c'était un homme intelligent et profond, dommage que la maladie ait été la plus forte...
RépondreSupprimerMerci Odile.
Pour moi, il avait un talent incroyable, et c'était un homme intelligent.
RépondreSupprimerAraucaria : je suis allée lire sur votre blog les extraits que vous en donniez (en mai). Merci pour ce partage. Je suis sûre que c'est très incitatif, et que beaucoup de lecteurs et lectrices, peut-être réticents à l'idée que l'acteur de"Et la tendresse bordel" puisse écrire, seront convaincus qu'il s'agit d'un véritable auteur, plein de talent, qui possède un style très personnel.
RépondreSupprimerGeorge : ça y est, moi aussi je l'ai reçu hier "Cher amour". Envoutant... Si l'on extrapole, elle en a de la chance, celle à qui on écrit ce texte.
Enitram, je suis heureuse d'avoir partagé ce moment avec ceux de mes lecteurs qui le connaissaient déjà et l'apprécient. Tu as eu de la chance de le voir à Saint Malo. Quand nous y étions, il avait dû annuler son après-midi de signature.J'avais cependant passé un excellent moment à regarder Christian Caillaux peindre nos dédicaces. Je me souviens qu'un ancien marin de la "Jeanne" avait acheté une vingtaine de livres R97, dans l'espoir de les faire signer à Bernard Giraudeau. IL s'était lancé dans les récits de ses mémoires un peu... exotiques, avinées peut-être. Et Christian Caillaux, un tantinet sarcastique "Il va bien regretter de ne pas avoir été là, Bernard..." ;-)
C'est vrai Sacha. Il a brisé l'un des tabous majeurs de notre société. Avec tant de courage et d'élégance. Il est porteur d'espoirs, il transmet des messages tout simples de qualité de vie, d'émotions partagées, d'amour donné et reçu... Et même lorsqu'on n'est pas touché directement par le cancer, il est la preuve qu'une évolution, une révolution, est possible dans le cours d'une vie. Je me doute bien qu'il devait être porteur de tout cela même lorsqu'il jouait "Viens chez moi"... mais quel gouffre ente ces films-là et "cher amour". Un modèle de courage pas seulement par rapport à la maladie, mais celui de dire aussi, en pensant à ses proches "je me suis trompé, j'ai fait vivre à ceux qui m'accompagnaient des tourments trop grands, comme ça a dû être dur pour eux".... Chapeau bas.
RépondreSupprimerBelle journée à toi, Sacha. Je t'embrasse.
Merci Frankie Pain pour ton témoignage. C'est aussi la marque "des grands" de réunir autour de leur mémoire celles et ceux qui se reconnaissent à travers lui. Et c'est aussi la marque d'un grand, de nous faire partage ce voyage-là, de débroussailler la route pour nous.
RépondreSupprimerC'est vrai Dominique, la maladie l'a emporté... Mais il a gagné dix ans d'une vie que lui-même peut-être n'avait même pas soupçonnée. Pour tout ce qu'il nous a transmis, je crois que c'est lui, malgré tout, qui a gagné.
C'est vrai Chic, bien du talent, bien des talents. Et celui de nous les transmettre, celui de nous amener aussi, à travers sa mort, à réfléchir à nos vies. Ce n'est pas rien. Bonne journée à toi.
Le talent, le courage, la grandeur d'âme... et l'élégance de la simplicité et de la modestie.
RépondreSupprimerUn grand Monsieur nous a quittés, mais pas tout à fait... Il a tant donné avant de tirer sa dernière révérence, qu'il reste, et restera, intensément présent, intensément vivant dans les esprits et sans les cœurs...
A bientôt, Odile...
Bises,
NiNa-Lou